Ce 27 décembre, vers 23 h, Karim S. a beaucoup bu, alors qu’il prend des médicaments. Cocktail explosif. Le trentenaire jette des oeufs sur la façade de sa voisine. Elle réagit. Il la bouscule, selon un témoin, et la menace de mort, elle et ses enfants. « Je ne me souviens pas de l’avoir menacée », assure le prévenu, hier, au tribunal de Lille. Et il dit entretenir avec cette voisine des relations correctes, l’avoir réconfortée moralement après une rupture… Pour Me Gaëlle Métairie, avocate de Karim S., l’imprégnation alcoolique de son client explique les souvenirs brouillés. Lors de son arrestation, le Tourquennois accusait 1,39 mg, et il n’est revenu à la normale que le lendemain après-midi. Néanmoins, les faits ont été corroborés par des témoins et ils sont établis pour la procureure Belot. La voisine témoignant de la peur de ses enfants depuis ces faits. Le Tourquennois répond de deux autres délits : violences et rébellion. Il a insulté et frappé à coups de pied (aux jambes et au ventre) les policiers venus l’interpeller. Pour la procureure, ces violences sont volontaires. Pour l’avocate, elles se produisent alors que son client refuse d’être menotté et embarqué.
La nuance peut compter. Karim S. est récidiviste. Il a été condamné sept fois. La première, c’était pour des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La dernière, c’était à un an et trois mois ferme. Voilà qui introduit la peine plancher et conduit, avec la nature des faits, la procureure Belot à requérir au moins un an ferme.
Au contraire, Me Métairie demande de laisser une chance à son client, lui qui n’a jamais bénéficié du sursis. Elle plaide « les circonstances particulières », « la personnalité très particulière » de Karim S. Malgré ses problèmes d’alcool, « il est en recherche active d’emploi ». Accepterait-il de se soigner ?, lui demande la présidente, Mme Bohée. Le prévenu acquiesce. La juge s’attache, elle aussi, à la personnalité du trentenaire, célibataire, Rmiste, sous antidépresseurs depuis le décès de sa mère en 2000.
Karim S. a été condamné à un an de prison dont huit mois avec sursis, avec mise à l’épreuve de dix-huit mois et obligation de soins.
source : La Voix du Nord (01 janvier 2008)
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