DÉ-CHAÎ-NÉ. C'est l'adjectif qui colle le mieux à la peau d'Hocine. Hier, ce père de famille de 56 ans originaire de Mantes-la-Ville n'a eu de cesse de vociférer dans le box du tribunal avant d'adresser un magistral bras d'honneur au procureur de la République.
Ce dernier a requis trois ans d'emprisonnement et une interdiction de séjour de cinq ans dans le département et dans le Val-d'Oise à l'encontre du prévenu. Hocine a finalement été condamné à deux ans et huit mois de prison ferme. Avant de regagner sa cellule de Bois-d'Arcy, il a encore menacé de « mettre le feu » au tribunal... Le 31 décembre, l'homme s'en était pris à des policiers venus l'interpeller alors qu'il s'était retranché dans un cabanon situé dans le jardin de son pavillon. Vers 23 h 30, la femme du prévenu appelle la police : son mari menace de « tuer leurs enfants et de se donner la mort ensuite ». Condamné en juillet pour des faits de violence conjugale, Hocine ne veut rien entendre face aux policiers. Le prévenu brandit même un hachoir avant d'en porter un coup sur le torse d'un fonctionnaire. Ce dernier protégé par son gilet pare-balles n'est pas blessé. Littéralement fou de rage, l'homme se retranche dans son abri de fortune. Les forces de l'ordre tentent de le déloger en utilisant une grenade lacrymogène. En vain. Les agents utilisent ensuite à huit reprises leur flash-ball, mais, toujours aussi déchaîné, le prévenu perd son arme avant de s'emparer d'une tige de métal et de frapper un autre policier. Appelés en renfort, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) finissent par l'interpeller. Le forcené est ensuite maîtrisé à l'aide d'un Taser. « Moi, je n'avais pas d'arme ! éructe Hocine, le visage tuméfié après une interpellation difficile. J'avais une arme blanche. Les policiers n'avaient pas le droit de venir chez moi. Eux, en revanche, ils ont des armes efficaces ! Je n'étais pas agressif. » « Le jour des faits, aviez-vous bu ? » l'interroge la présidente, intriguée d'une telle violence. « Non, pas du tout. Je ne bois pas d'alcool, hurle le prévenu. Et puis je bois ce que je veux ! De toute façon, je vais faire un stage pour cramer tout ça ! » Examiné par un psychiatre, le prévenu a été décrit comme « fruste, impulsif et immature », mais responsable de ses actes.
source : Le Parisien (03 janvier 2008)
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