Quatre policiers et du gaz lacrymogène avaient été nécessaires pour le maîtriser. Le jeune homme a été condamné hier à un an ferme pour avoir frappé deux fonctionnaires.
Compte tenu de son passé judiciaire et au titre des bonnes résolutions de l'année nouvelle, l'avocat des policiers Me Salichon aurait souhaité que Willy Rutil « se tienne à carreaux ». En fait de carreau, le locataire d'un des meublés de l'ancien hôtel du Cerf à Colmar a donné des coups dans une vitre du commissariat. Mais pas seulement.
Le jeune homme de 24 ans est apparu hier le bras droit en écharpe devant le tribunal correctionnel, une main fracturée à la suite de son accès de folie dans un autre hôtel, de police celui-là. Alertés pour des perturbateurs, les policiers sont intervenus dans la nuit du 2 au 3 janvier dans l'ancien hôtel du Cerf (DNA d'hier). Ils ont trouvé Willy Rutil « en état d'ivresse évident » selon la présidente.
C'est une fois au commissariat que tout s'est gâté. Le jeune homme a refusé d'intégrer la cellule de dégrisement, repoussé les policiers, saisi un sous-brigadier à la gorge, donné un coup de pied à un gardien de la paix... le tout avec la promesse : « Sales flics, j'ai une arme à la maison, je me souviendrai de vous ! »
Un mélange alcool-médicaments
Le prévenu se décrit « adorable à jeun » mais « faut pas me chercher quand j'ai bu ». Et il avait bu apéritif, bières, mousseux... « Vous vous souvenez de ces faits ? » interroge la présidente Pascale Dorion. « Non, même pas », réplique le prévenu. Le mélange de l'alcool avec des médicaments destinés à lutter... contre l'alcoolisme serait la cause de tout : « Ce mélange l'entraîne dans un comportement qu'il ne maîtrise plus », assure son avocat Me Gross. « Les policiers n'acceptent pas l'idée d'être pris pour des punching-ball par un poivrot », lance l'avocat des deux fonctionnaires blessés.
L'intéressé met son penchant pour la boisson sur le compte d'une enfance difficile. « Il a fallu quatre policiers et l'usage de gaz lacrymogène pour le maîtriser, tout ça à cause de problèmes d'enfance qui commence à nous coûter cher », dénonce le substitut Carine Greff. Elle rappelle : « Il compte sept condamnations, sept condamnations pour violences ». Des dix-huit mois ferme requis, le tribunal en a retenu douze, associés à huit mois avec sursis mise à l'épreuve pendant trois ans comportant notamment l'interdiction de détenir une arme.
source : Dernières Nouvelles d'Alsace (05 janvier 2008
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