Contre toute évidence, l'homme nie les faits. Présenté hier en comparution immédiate, ce retraité de 62 ans ajoute même en fin d'audience que si lui n'a nulle part où aller, c'est à sa femme de déménager : une remarque qui évidemment fait discrètement sourire les magistrats.
Jeudi dernier, cet habitant de Montceau-les-Mines frappe sa femme, qui ressort de chez le médecin avec sept jours d'arrêt de travail. « Je n'ose pas imaginer ce qu'il me fera s'il est libre », témoigne-t-elle à la police, apeurée.
Le lendemain, deux policiers se présentent au prévenu et lui demandent de le suivre, ce que l'intéressé refuse avec une certaine force de démonstration : « Oui j'avais un gourdin, mais eux avaient des matraques », se défend-t-il. Devant le comportement de l'homme, les deux policiers s'esquivent, tandis que le prévenu se retranche dans un hangar. Finalement, ce sont huit hommes des forces de l'ordre qui interviennent. et qui reçoivent dans la figure un puissant insecticide. Résultat : huit arrêts de travail, allant de deux à quatre jours !
« Ce sont des faits graves », dénonce la représentante du ministère public, l'auditrice de justice Delatronchette. « Les explications qu'il donne en disant que sa femme a glissé sur le tapis du chien et est tombée sur un vase sont incohérentes, on ne se blesse pas au visage quand on tombe sur le dos. La loi du plus fort n'est pas acceptable », explique-t-elle en requérant 15 mois de prison, dont 4 avec sursis mise à l'épreuve.
« Je ne reviens pas sur les faits », plaide l'avocat Me Bibard, « mais je me demande comment huit fonctionnaires de police ont pu se laisser avoir par un homme de 62 ans. comme des bleus ! Il faut un sursis avec mise à l'épreuve à cet homme, mais 11 mois de détention sont excessifs. Cet homme est fatigué et moralement affaibli par ses soucis de couple, je vous demande d'en tenir compte ».
Reconnu coupable, l'homme écope finalement de 12 mois de prison dont 4 avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans, ainsi que de l'interdiction de fréquenter le domicile conjugal et de voir sa femme. En ce qui concerne les huit policiers, une expertise médicale a été demandée et l'affaire renvoyée à une audience d'intérêt civil.
source : Le Journal de Saône et Loire (29 janvier 2008)
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