Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




jeudi 3 mai 2012

Nice (06) : Interpellation houleuse à l'Ariane

L’arrestation de deux jeunes, le 9 avril, avait déclenché un début d’émeute
C'est compliqué pour les policiers de travailler à l'Ariane. Ce n'est pas Kaboul, mais c'est quand même chaud... » Constat de la procureure Caroline Attal, hier matin, en écho à l'un des deux prévenus jugés en correctionnelle. « C'est un quartier, c'est chaud ! », a lancé un peu plus tôt Haikel Mejri. Il a 19 ans, tout comme Mohamed Hamdaoui, à ses côtés dans le box. Ces jeunes sans passé judiciaire ont découvert la prison le 11 avril dernier*. Seul le second en est sorti hier. Motif ? « Une interpellation très mouvementée. Regrettablement mouvementée... », dixit le président du tribunal, Patrick Véron. La scène se passe le 9 avril, à l'Ariane. En plusieurs temps. Et deux versions farouchement opposées. Incitation à l'émeute Lors d'une patrouille, un équipage de la BAC repère une moto roulant à contre-sens. Contrôle. Le motard - dont le deux-roues s'avèrera volé - met les gaz, perd le contrôle, et chute à l'angle AmédéeVII/Comte-Vert. Il s'est à peine relevé que les fonctionnaires le plaquent au sol et le menottent, alors qu'il se débat énergiquement. Fin de l'acte I. Acte II. Surgit un comparse à scooter, qui fonce sur les policiers. L'un d'eux s'interpose. Il reçoit un coup de tête. A cet instant, une quarantaine de jeunes entoure les forces de l'ordre. « Aidez-nous, on va tous se les faire ces enc... ! », harangue l'assaillant, relayé par sa mère. « Disproportionné » S'ensuit alors un caillassage nourri. Un parpaing de 2 kg frôle la tête d'un policier. Gaz lacrymogènes, flash-balls, puis renforts seront nécessaires pour stopper l'émeute. Voilà pour la version judiciaire, accréditée par l'enquête de la sûreté départementale. Les prévenus, à l'inverse, pointent du doigt la BAC. Nient s'être rebellés. Ce sont eux, au contraire, qui auraient été frappés. Surtout : ils ignoraient avoir à faire à des policiers. Ni brassards, ni deux-tons, à leurs dires.« Pour moi, c'était des jeunes », selon Mohamed Hamdaoui, le premier interpellé. « C'était peut-être un guet-apens... », ose Haikel Mejri. Loin de convaincre le président Véron : « Vous voyez des gens avec menottes, matraques, gyrophares, et vous ne voyez pas que c'est la police ? Surprenant ! » Mais la défense mène la contre-attaque. Dénonce « l'emploi d'une force disproportionnée,par la voix de Me Mohamed Kassoul, l'avocat de Hamdaoui. Ce sont les conditions d'interpellation qui créent le délit. » Pour Me Roger Ferrari, conseil de Mejri, « ces agents ont menti quand ils ont dit qu'ils portaient des brassards. » « On a évité un mort ! » « Il n'y a eu aucune violence de leur part », rétorque Me Catherine Cottray-Lanfranchi côté partie civile. Quant au caillassage, il ne souffre guère de doute. Trois des quatre victimes racontent : « On a reçu des oignons, des patates, puis des pierres... et enfin, ce fameux parpaing. Si quelqu'un l'avait pris dans la tête, il y aurait eu un mort ! » La procureur Caroline Attal, pour qui « les policiers ont très bien fait leur travail », requiert quatre mois ferme pour les deux prévenus, avec mandat de dépôt pour Mejri. Le tribunal ramène la peine à quatre mois dont trois avec sursis pour Mohamed Hamdaoui, dès lors libre. Mais il suit les réquisitions pour Haikel Mejri*. Estimant, dixit le président, « que c'est à cause de lui que cette histoire a dégénéré ». *Haikel Mejri est condamné pour rébellion, outrage, violences sur un agent de la force publique, provocation directe à la rébellion et détention de cannabis. Mohamed Hamdaoui, pour rébellion, refus d'obtempérer, conduite sans permis et recel de bien volé. Il est relaxé des chefs d'outrage et d'incitation à l'émeute.
source : Nice Matin (03 mai 2012)

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