Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




samedi 5 mai 2012

Maubeuge (59) : Dix ans après, le souvenir toujours présent du policier Christophe Cousin, mort en service

C'était il y a dix ans. Un entre-deux tours de présidentielle sous tension, à Maubeuge comme ailleurs, en raison de la présence du FN. Des gymkhanas automobiles à répétition dans le quartier de Sous-le-Bois. Et ce soir du 2 mai, quatre policiers qui rentraient de patrouille en véhicule sérigraphié. Au volant, Christophe Cousin, un gardien de la paix de 28 ans, jeune papa, se présente à l'intersection de la rue de l'Église et de la rue des Écoles. C'est là que le véhicule de police, qui a la priorité, se fait percuter de plein fouet par une Renault 21 turbo lancée à grande vitesse. Les quatre policiers sont blessés. Mais Christophe Cousin, assis au point d'impact, ne survivra que quelques heures au terrible choc. Jeudi, dix ans jour pour jour s'étaient écoulés, et les proches de Christophe Cousin, fils d'un flic et d'une employée de commissariat, se sont de nouveau assis dans l'église Saint-Pierre - Saint-Paul qui avait abrité les obsèques du jeune homme. Devant eux, des policiers et des retraités, d'anciens collègues de Christophe, appelés à se souvenir d'un drame qui avait « endeuillé une ville », rappellera le prêtre. Rideaux de commerces fermés, marche silencieuse, concert de solidarité, Maubeuge aura en effet vécu le printemps 2002 au rythme du deuil et de la colère. Entre la découverte que le véhicule accidenté des policiers avait été pillé immédiatement après l'accident, les risques de récupération politiques, les rumeurs diverses, ce furent des jours sombres. Jeudi au contraire, l'atmosphère était à l'émotion et à l'apaisement. En raison de la période électorale et de réserve pour les policiers, les élus du secteur n'étaient pas conviés à la cérémonie. Seuls la sous-préfecture et le parquet étaient représentés. On était en famille, entre collègues. Le directeur de la sécurité publique du Nord, Didier Perroudon, s'est joint à la centaine de personnes présentes pour saluer le « sacrifice » du Maubeugeois, avant de se recueillir devant la plaque commémorative posée depuis le drame. Évoquant le « dévouement » et la « discrétion » du gardien de la paix qu'il n'avait pas connu, le commissaire divisionnaire Julien Sapori a appelé les policiers à se montrer « dignes de ce sacrifice en poursuivant notre mission ». Le conducteur impliqué dans l'accident fatal était un jeune de Sous-le-Bois, sans permis, qui avait emprunté la Renault. Un procès l'a condamné à trente mois de prison dont quinze avec sursis, peine confirmée après un appel du parquet d'Avesnes-sur-Helpe. En mai 2004, au premier procès, l'avocat de la défense Éric Dupond-Moretti avait insisté : le dossier se résumait à « un refus de priorité par un petit con de 19 ans » et non à une « affaire anti-flic ». La décision de justice « n'appelle de notre part aucun commentaire, judiciaire ou politique », a insisté jeudi matin le commissaire Sapori, avant de citer Jean Rostand : « ne pas ajouter à la démence du réel la niaiserie d'une explication ».
source : La Voix du Nord (05 mai 2012)

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