Ils ont dégradé deux véhicules samedi soir à Colmar avant de s'en prendre verbalement et physiquement aux policiers qui les interpellaient. Les deux prévenus, 23 et 27 ans, ont été condamnés hier à deux ans de prison ferme en comparution immédiate.
Ils se sont croisés dans l'après-midi au centre-ville de Colmar. Le duo a passé la journée à boire, encore et encore. Une bouteille de vodka, une autre de liqueur de pommes. Dans la soirée, vers 21 h 30, bien éméchés, ils ont détruit le pare-brise de deux véhicules, une Ford fiesta et une Renault Clio, stationnés rue Saint-Josse. Un témoin a donné leur signalement aux policiers qui n'ont pas tardé à retrouver la trace des casseurs. Leur interpellation va « très mal se passer », raconte Martine Al Kanje, présidente du tribunal correctionnel qui les jugeait en comparution immédiate. Jonathan Haffner, 23 ans, une dizaine de condamnations au casier, est le plus virulent : insultes, menaces de mort, coups au thorax et au visage d'un policier, dégradation de sa geôle au commissariat... Son compère, Iddir Mazari, se montre plus sage : simplement quelques insultes et un coup de tête qui manque sa cible.
« Quand je bois, j'aime pas m'arrêter »
De ces événements, les prévenus n'ont plus aucun souvenir. « Mais ce que je sais, c'est qu'un policier m'a cassé le nez », lance Jonathan Haffner, très remonté, les vêtements maculés de sang. Le coup, il l'a effectivement reçu lors de l'interpellation, mais a refusé qu'on vienne le soigner dans sa cellule. Plus calme en fin d'audience, l'amateur de boxe thaï confie : « Quand je bois, j'aime pas m'arrêter (...) ça me fait perdre la mémoire et voir rouge (...) et quand je vois la police... ». Il ne termine pas sa phrase. Iddir Mazari ne se souvient pas de grand chose, lui non plus. « C'est très vague », dit-il. Et d'ajouter : « Mais ça doit être nous (les auteurs de ces dégradations) puisqu'on nous a vus ». Il indique consommer abusivement de l'alcool depuis l'âge de 13 ans. Les cures de désintoxication n'ont pas encore produit leur effet durablement. Leur avocate, Me Frédérique Dewulf, y voit les clés des agissements de samedi dernier. « L'alcool n'excuse pas, mais c'est quand même une explication dont il faut tenir compte ». Lasse de « leur désoeuvrement et leur alcoolisation », le substitut du procureur, Karine Greff, a requis deux ans de prison à l'encontre de Haffner, un an pour Mazari. Après de longues délibérations, le tribunal a condamné les deux prévenus à la peine-plancher de deux ans, avec mandat de dépôt à l'issue de l'audience.
source : Les Dernières Nouvelles d'Alsace (15 avril 2008)
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