« J'ai vu le couteau près de moi.» Les quelques mots de la fonctionnaire de police auront suffi au tribunal pour décider de la culpabilité du prévenu
Samir Demiri a tout tenté pour échapper à huit mois de prison. Jusqu'à menacer un fonctionnaire de police dans l'exercice de ses fonctions. À l'audience où il comparaissait selon la procédure de comparution immédiate, un témoignage a suffi pour lever le doute.
Le 27 août dernier, trois policiers se dirigent vers l'appartement de Samir Demiri. Depuis peu, son nom apparaît sur le fichier des personnes recherchées.
Il le sait et il joue la discrétion. Alors, lorsque les policiers frappent à sa porte, il espère leur échapper. Par la porte arrière, mais aussi par la fenêtre, en vain. Puisqu'il sait ne plus pouvoir reculer, Samir Demiri ouvre la porte-fenêtre et laisse pénétrer un fonctionnaire dans son appartement.
Mais personne n'a vu qu'il dissimulait un couteau de cuisine. C'est lorsque le second policier s'avance à son tour que son collègue intervient.
« J'ai juste vu le couteau près de moi », indique la fonctionnaire, « il ne l'a jamais tenu sous sa gorge. » Car c'est bien la ligne de défense de Samir Demiri. « Je voulais les impressionner. »
Il aurait placé le couteau au niveau de son cou, ce que le fonctionnaire aurait pris pour une tentative d'agression. Mais les quelques mots posés de la jeune femme viennent ruiner
tous les espoirs du prévenu. Tout comme ceux de son collègue qui se trouvait à l'intérieur : « Il a armé le bras en direction de la collègue qui rentrait. »
Peine plancher
« Je ne voulais pas tuer la policière, quand même pas… ». L'ombre de la peine plancher plane au-dessus de la tête de Demiri.
Il le sait et tente vainement de s'en sortir. Rien qui ne puisse émouvoir le représentant du ministère public qui requiert un an assorti d'un mandat de dépôt. « La lame était pointée en direction du policier, au niveau du bassin. C'en est assez pour caractériser les violences. »
À son tour, Me Billion s'emploie à faire écho à la version de son client : « Je ne crois pas qu'il soit établi qu'il a utilisé le couteau avec l'intention de porter un coup. » Le conseil de Samir Demiri plaide la relaxe dans un dossier, « où deux versions sont opposées ».
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur en condamnant Samir Demiri à un an de prison ferme.
Un mandat de dépôt a été prononcé à l'audience.
source : L'Est Eclair (31 août 2010)
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