Le casier judiciaire de Denis M'Guirisima est lourd de dix condamnations. La dernière - six mois de prison dont quatre avec sursis pour un vol - datait du 3 juin. La onzième est tombée dès hier après-midi : vingt-deux mois d'emprisonnement pour avoir incendié une voiture et agressé des policiers en garde à vue.
Domicilié au quartier des Pays-de-France, ce jeune Rémois de 25 ans n'a jamais vraiment travaillé, et n'a jamais vraiment cherché un emploi. Le 29 juillet, une personne chargée de son suivi le sermonne pour qu'il respecte enfin les obligations d'une précédente mise à l'épreuve. Le soir même, Denis M'Guirisima s'alcoolise et part se promener à pied.
Il arrive au quartier Val-de-Murigny où il repère une Citroën AX stationnée rue Fénelon. Personne aux alentours. Il plie la portière, fouille l'habitacle mais ne trouve rien d'intéressant à voler. « J'ai sorti mon briquet. J'ai mis le feu au siège. Le feu a pris doucement. J'ai fermé la portière et je suis parti. »
Il s'exhibe au commissariat
Sans doute pensait-il effacer toute trace de son passage avec la destruction du véhicule. Sauf que l'incendie se limite à l'habitacle. Sur une portière intacte, les policiers découvrent une empreinte digitale du jeune homme.
Denis M'Guirisima est arrêté mardi matin. Assis sur un banc du commissariat, il lui est demandé de suivre un geôlier pour la fouille de sécurité. Il refuse. Le policier insiste. Il se lève, baisse son short et exhibe ses parties génitales…
« C'était pour lui montrer que je n'avais rien sur moi », a-t-il tenté d'expliquer maladroitement.
Le short remonté, il se rassoit. A bout de patience, le policier l'attrape par le bras. « Dans ma tête, je me suis dit : « s'il me tient, je vais le tenir aussi ». Denis M'Guirisima l'attrape par le col, lui serre le cou, déchire sa chemise, lui assène un coup de poing au visage. « T'es mort ! T'es mort ! » hurle-t-il.
Il faut plusieurs fonctionnaires pour le maîtriser. Lors de la notification de ses droits, il répond « Vous me faites ch… ! » et tente de sortir du bureau.
L'affaire s'est terminée hier après-midi devant le tribunal correctionnel de Reims. Jugé en comparution immédiate pour l'incendie et les violences, Denis M'Guirisima a pris dix mois de prison ferme, plus une révocation de sursis d'un an, soit vingt-deux mois à purger derrière les barreaux.
Il devra verser - si un jour il le peut - 600 € au policier, 670 € au propriétaire de la voiture, lesquels peuvent encore espérer la prise en charge de leur préjudice par une commission d'indemnisation en cas de défaillance du prévenu.
L'auto qu'il a brûlée servait beaucoup aux proches de la victime. « J'ai un frère au chômage. Il l'utilisait pour ses recherches d'emploi.»
source : L'Union (27 août 2010)
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