Comme chaque année, les proches et les anciens collègues de Claude Marty et Marc Pierre se sont réunis pour honorer la mémoire de ces deux policiers morts dans l'exercice de leur travail.
D epuis 22 ans maintenant, la cérémonie est immuable. Dans la cour du commissariat de Perpignan, autour du monument aux Morts, une cinquantaine de personnes se recueillent, les yeux humides, tandis que les policiers en uniforme demeurent immobiles. Tous, en cet instant, ont la mémoire tournée en cette matinée du 23 août 1988, lorsque l'appel d'urgence est arrivé au commissariat. Quelque chose de suspect, à la bijouterie Paulignan. Un braquage, en réalité, qui tournera au cauchemar lorsque les malfaiteurs feront parler les armes... Claude Marty et Marc Pierre seront fauchés en pleine fleur de l'âge, sous les yeux de leurs collègues. Et si l'attaque fera deux autres blessés, Robert Crouzet et Mathieu Riera, c'est l'ensemble des policiers de Perpignan qui gardera cette cicatrice, profondément enfouie en chacune des femmes et chacun des hommes qui veillent au quotidien sur l'ensemble de la population.
"Nous ne devons pas oublier" Hier, après le traditionnel dépôt de gerbe aux pieds du monument, Robert Ayache, président de l'Union départementale des retraités et veuves de la police nationale, s'est adressé aux familles des deux hommes abattus voici 22 ans. "Nous n'oublions pas. Nous ne devons pas oublier" , a énoncé d'une voix où perçait l'émotion cet ancien policier, revivant silencieusement le film de cette journée, partageant un regard entendu avec d'autres anciens, avec le bijoutier Paulignan, ou même avec cet ancien collègue de Claude Marty, qui vient chaque année depuis Toulouse pour honorer la mémoire de son ami. Hier, à Perpignan, chacun a pu mesurer à quel point le temps qui passe n'a que peu d'effet sur la douleur des familles. Tout comme il n'a aucune prise sur l'esprit de solidarité des femmes et des hommes de la police nationale.
source : Le Midi Libre (24 août 2010)
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