Le rapport d'expertise psychiatrique concernant le meurtrier présumé d'une jeune policière tuée en octobre dernier à Bourges d'un coup de sabre japonais conclut à "une abolition du discernement", a-t-on appris lundi auprès du procureur de la République.
"Ce rapport conclut à une abolition du discernement, ce qui rend Olivier Roson (l'auteur du coup de sabre, NDLR) inaccessible à une sanction pénale", a déclaré à un correspondant de l'AFP Vincent Bonnefoy, procureur de la République à Bourges.
Le juge d'instruction Paul-Edouard Lallois a reçu lundi après-midi la famille de la policière Anne Pavageau, âgée de 30 ans, ainsi que ses collègues et l'agent de la préfecture blessés, parties civiles.
Le juge d'instruction a ordonné une contre-expertise. Comme la première, l'expertise sera effectuée par deux professionnels - et non un seul, comme dans les dossiers classiques - agréés par la cour de cassation, a-t-on dit de même source.
Selon des informations non confirmées par le procureur, les deux premiers experts psychiatres ont décelé chez Olivier Roson une schizophrénie paranoïaque. Le procureur Vincent Bonnefoy a refusé de confirmer ce diagnostic, arguant qu'il s'agissait d'un "contenu d'instruction".
Cette première expertise ne signifie pas qu'Olivier Roson ne sera jamais jugé puisqu'une contre-expertise a été demandée.
"Je ne suis pas surprise par cette expertise, a déclaré Me Sandrine Barré, avocate du meurtrier présumé. Dès le départ, en garde à vue, j'ai constaté que M. Roson présentait des troubles psychiatriques importants. Les experts évoquent une paranoïa et une schizophrénie latentes. Le jour des faits, M. Roson a vécu un épisode de décompensation. Cela signifie que, ce jour-là, il a pété les plombs".
Avocat des parents d'Anne Pavageau, Me Gilbert Collard s'est déclaré "consterné par la lecture de ce rapport d'expertise. Il n'y a pas d'analyse clinique, juste des conclusions et une analyse de fond rudimentaires. C'est une dissertation de collège!", a-t-il estimé.
Me Collard s'est rendu au pôle de l'instruction de Bourges en compagnie de son confrère Louis Aliot, également avocat des parents de la policière. Me Aliot est par ailleurs le vice-président du Front National.
Pour cette première expertise, commandée le 19 octobre 2011 et rendue mardi dernier, les deux psychiatres ont rencontré ensemble et séparément à plusieurs reprises l'auteur du coup de sabre, a-t-on dit de source jucidiaire. Cela devrait également être le cas de la deuxième expertise, qui prendra au moins trois mois.
L'auteur du coup de sabre, un enseignant de 33 ans apparemment mécontent de s'être vu refuser un permis pour port d'arme à feu par la préfecture, avait mortellement blessé au bassin la jeune policière de 30 ans. Il avait également blessé un autre policier et une employée de la préfecture, avant d'être maîtrisé par un troisième policier qui l'avait atteint d'une balle au genou.
Mis en examen pour homicide volontaire sur un fonctionnaire de la police nationale, Olivier Roson séjourne actuellement dans l'unité psychiatrique hospitalière de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).
source : 20 Minutes (24 janvier 2012)
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