Le 24 juillet 2010, les services de police secours interviennent pour un garçon en état d'ébriété sur la voie publique, à Calais.
Mais Gaël Catrycke, âgé de 21 ans, ne s'en laisse pas dire et ne se laisse pas davantage faire. Il s'oppose vivement à son interpellation. Il se débat, tente de faire tomber les policiers en leur faisant des croche-pied et pour finir, il en mord un, férocement... Le policier, malgré son gant, ne réussit pas à retirer son doigt de la bouche de son agresseur tant ce dernier était déterminé.
Dégrisé, le garçon explique avoir beaucoup bu, de la bière, du whisky, au décours de la soirée. Il est même intervenu de façon tout à fait citoyenne pour mettre fin à un feu de friterie, qui allait se propager des poubelles au bâtiment de vente et aux bouteilles de gaz toutes proches. Appel aux pompiers, aux secours, aux policiers... et c'est alors que tout dérape, que tout se passe fort mal.
Entendu, le prévenu affirme qu'il n'était pas ivre au moment des faits, mais qu'il était « seulement sous l'empire de l'alcool. » Drôle de nuance.
« On pensait avoir fait un beau geste »
Au tribunal, il explique : « La police a demandé que l'on recule, mais on voulait voir comment ça se passait, comment le feu évoluait. On avait l'impression d'avoir fait un beau geste. Et en ayant bu, on devait être casse c... alors, forcément, on n'a pas apprécié le comportement de la police. Ils ont mis les chiens devant nous pour nous faire reculer. J'ai mordu car le policier m'a mis par terre... Ce soir-là, je n'ai pas eu le comportement normal. Je le sais. Ça a foiré. Ils étaient trop sur nous aussi. Ils étaient même acharnés sur moi, avec leur matraque. Sinon, je n'aurais pas agi comme ça ».
La présidente rappelle : « Monsieur, quand la police intervient, vous vous laissez faire. Point. Sans commentaire. Il faut obtempérer sans discuter. Ils représentent l'ordre et l'autorité. Ils vous disent, vous faites ».
« Certes, le prévenu reconnaît sa responsabilité, souligne Me Devos-Courtois, pour les policiers. Il sait qu'il n'aurait pas dû agir ainsi. Je ne suis pas là pour lui jeter la pierre. Son action, au départ, était tout à fait louable. Mais il a sans doute été trop curieux. Et tout a ainsi dégénéré. L'un de mes clients a bénéficié d'une ITT de cinq jours, soit une semaine d'arrêt de travail pour un geste malheureux... ».
Le substitut requiert six mois de prison avec sursis simple.
Gaël Catrycke écope finalement de trois mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve de deux ans, avec obligation de travailler, de se soigner et de régler les dommages et intérêt dus à la victime qui reçoit 650 euros de dommages et intérêts.
source : Nord Littoral (30 novembre 2010)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire