Le 22 octobre 2010, avenue Wilson, à Béziers, deux motards de la police nationale veulent contrôler un jeune homme en scooter. Au lieu d'obtempérer, celui-ci fonce sur la moto d'un des policiers et s'enfuit à tombeau ouvert sur l'avenue. Il prend un rond-point à contresens avant de s'engouffrer dans le parking du centre commercial le Polygone Rive gauche par le passage piéton et de le traverser à toute vitesse. Il chute dans un virage, percute un muret et tombe. Les policiers tentent de l'interpeller. En se relevant, le jeune homme, un militaire basé à la caserne de Valence, se débat et leur donne un coup de coude. Il s'avère que le jeune homme, âgé de 22 ans, originaire de Sète, ne possède pas le permis de conduire une moto 125cm3 et n'a pas davantage d'assurance garantissant sa responsabilité civile. On le somme de s'expliquer.
« Je venais de Valence, j'avais pris mon scooter à Sète et je voulais faire une surprise à ma petite copine en allant la chercher à son arrêt de bus à Prémian ; je me suis trompé de route et me suis retrouvé sur cette avenue ; j'étais en retard ! », avance le prévenu, auteur de six infractions : violence aggravée par trois circonstances suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours, dégradation de biens destinés à l'utilité publique, refus d'obtempérer à une sommation de s'arrêter dans des circonstances exposant autrui à un risque de mort ou d'infirmité, rebellion et conduite d'un véhicule sans permis et sans assurance. Le président du tribunal, s'étonne : « On voit ce genre de réaction souvent de la part de voyous, de délinquants ; or vous êtes militaire ; vous êtes engagé ; vous devez avoir le respect de l'autorité et de l'uniforme ». Le jeune homme vient de contracter, au mois de juin, un engagement de cinq ans dans l'armée. Le vice-procureur Charles Puig requiert neuf mois d'emprisonnement dont quatre mois assortis du sursis ainsi que 300 d'amende pour le défaut d'assurance : « Il s'agit de violence avec une arme par destination ; il a fait volontairement un écart pour foncer sur la moto des policiers et a roulé dangereusement en plein centre-ville ». Pour Me Zerby, défenseur, le fautif est «l'amour qui fait perdre la tête ; il voulait faire une belle surprise ; quant à ce coup de coude, il était involontaire ».
Et l'avocat de relancer une polémique d'actualité : « Et je précise que le Polygone ne se situe et ne se situera jamais en centre-ville ! ».
Il demande l'intégralité de la peine en sursis. Le tribunal a condamné le jeune militaire à trois mois de prison avec sursis et 200 d'amende.
source : Le Midi Libre (16 novembre 2010)
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