Des tireurs ont ouvert le feu samedi sur des CRS, à Dijon. Un policier a été blessé. Hier matin, l’immeuble d’où sont partis les tirs a été perquisitionné. Plusieurs armes ont été découvertes.
Comme un guet-apens… L’affaire débute samedi, vers 22 heures, lorsqu’au niveau du numéro 51 de l’avenue de Stalingrad, à Dijon, le bus Divia n° 276 de la ligne 6, qui relie le centre ville à la place Saint-Exupéry, essuye des jets de pierres. Une vitre explose, l’un des 8 passagers est blessé à un œil par des éclats de verre. La police est alertée, et la salle de commandement dépêche sur les lieux plusieurs patrouilles de gardiens de la paix de la CRS n° 37 de Strasbourg, qui se trouve en mission de sécurisation dans l’agglomération dijonnaise.
Au moins sept tirs
Une dizaine de CRS descendent de leurs fourgons et patrouillent, à pieds, dans le secteur, à la recherche des lanceurs de pierres.
Soudain, à 22 h 20, plusieurs coups de feu claquent. Au moins 7 tirs, provenant d’au moins deux endroits différents de l’immeuble du 51, selon les témoins.
Un CRS est touché à l’épaule par un projectile. Ses collègues l’évacuent. Il s’en tirera avec un énorme hématome sous le gilet pare-balles. Des renforts sont appelés. La porte de l’un des halls du numéro 51 est bloquée par des paillassons métalliques. Un CRS escalade une fenêtre pour pénétrer dans l’immeuble. Les communs sont fouillés, et les policiers découvriront des étuis de cartouches “Gom-Cogne” : les tireurs ont utilisé une arme tirant de puissantes balles en caoutchouc, ce qui explique que le CRS ne souffre que d’un hématome.
Cette nuit-là, le calme reviendra vite dans le quartier, quadrillé jusqu’au petit matin.
« Réaction forte et immédiate »
Mais les policiers n’entendaient pas en rester là. A la direction départementale de la sécurité publique, on répète ce qui avait été exposé lorsqu’à Beaune, la semaine dernière, des coups de feu avaient été tirés sur des policiers : « Il est inadmissible que l’on ouvre le feu sur des membres des forces de l’ordre. A chaque fois que nous serons victimes d’agressions caractérisées, il y aura une réaction forte et immédiate. Ces actes sont d’une extrême gravité… »
Aussi, hier, à 7 heures du matin, le commissaire divisionnaire Perrault, directeur départemental de la sécurité publique, en tête, la “patronne” de la sûreté départementale, et une cinquantaine de policiers se sont présentés au 51 de l’avenue de Stalingrad.
Elements de la brigade criminelle, section d’intervention, brigade anticriminalité, unité cynophile avec le chien spécialisé dans la recherche de stupéfiants, section de roulement… Les policiers ont perquisitionné une vingtaine d’appartements et les parties communes de l’immeuble. La fouille a été fructueuse : dans les logements, ils ont découvert au moins une dizaine de fusils, de carabines et d’armes de poing, plusieurs centaines de grammes de résine de cannabis, beaucoup d’argent liquide, un scooter volé. Dans les communs, encore des armes, mais aussi des munitions et des objets volés.
“Faire parler” les armes saisies
Un jeune homme, domicilié dans un appartement où se trouvaient de nombreuses armes, a été interpellé et placé en garde à vue. Il était encore entendu tard hier soir.
Les armes saisies ont été immédiatement remises aux spécialistes de la balistique, qui ont en charge de les “faire parler” pour savoir si l’une d’entre elles a pu être utilisée pour tirer sur les policiers, ou si elles ont pu servir en d’autres circonstances.
L’enquête n’en est qu’à ses débuts avenue de Stalingrad. Car rien ne dit encore qui sont les deux personnes qui tenaient les armes pour tirer sur les policiers.
source : Le Bien Public (12 octobre 2010)
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