Assise sur le banc des parties civiles, la fonctionnaire de police, le visage tuméfié, ose à peine regarder son agresseur. Moins de 48 heures après les actes de violence dont elle a été victime, les stigmates des coups sont encore bien visibles.
Face à elle, dans le box des accusés, Aurélien Hermant fait son mea-culpa. « J'ai agi sous la douleur du manque. Je n'étais pas dans mon état normal au moment des faits. J'ai pété les plombs. » Des explications qui n'ont visiblement pas convaincu le tribunal correctionnel : le jeune homme a été condamné à un an de prison dont neuf mois ferme, 24 mois de mise à l'épreuve et obligation de soins.
« Il s'est acharné sur moi »
Mardi soir, alors qu'il était placé en garde à vue pour des actes de violences sur le fils de sa compagne âgé de 4 ans, Aurélien Hermant, 26 ans, a été pris d'un accès de violence.
Il est 19 heures lorsque, profitant d'un transfert vers une cellule, le jeune Privadois, alors sans menotte, tente de "se faire la belle" du commissariat. Rattrapée et ceinturée in-extremis dans le hall d'entrée par la chef de poste, le prévenu se débat et assène une dizaine de coups de poings au visage de la policière. « Il s'est acharné sur moi pour que je perde connaissance » explique la victime, encore sous le choc. Une fois dehors, et après s'être débarrassé d'un second policier venu en renfort, il se réfugie dans un buisson. Une cachette bien peu efficace, les policiers venant cueillir le fuyard quelques secondes plus tard.
Toxicomane depuis des années
Lors de sa comparution immédiate hier après-midi, la dépendance du jeune homme à l'héroïne et au cannabis était au centre des débats. « Depuis l'âge de 18 ans, je consomme de l'héroïne, à raison de 3 à 5 grammes par jour » a expliqué le prévenu. Une dépendance qu'il tentait de soigner seul « depuis que je savais que j'allais devenir père ». Mais son placement en garde à vue et son manque de drogue lui ont fait perdre tout sens commun. « En sortant du commissariat, j'ai même pensé à me suicider en me jetant dans la piscine juste à côté ». Des propos révélateurs de son état de dépression latent.
Dans son réquisitoire, la substitut du procureur a axé ses propos sur le caractère volontaire des coups et a réclamé une peine sévère pour que les violences à l'encontre des policiers ne soient plus banalisées. Elle a été, en grande partie, entendue.
source : Le Dauphiné Libéré (25 juillet 2008)
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