Le parquet avait réclamé quatre ans de prison ferme. Les magistrats ont, eux, condamné Ali à deux ans ferme. Le reste de la peine étant constitué d'un sursis et d'une mise à l'épreuve.
Pour autant, l'homme est retourné en geôle, hier en fin de journée, à l'issue de sa comparution devant le tribunal correctionnel.
Ou l'épilogue d'un fait divers qui aurait pu plus mal tourner encore. Et qui débute samedi en fin d'après-midi, lorsqu'un équipage de la brigade anticriminalité (Bac) repère Ali, avenue Albert-Einstein, sortant d'un camp de gens du voyage situé à Montaubérou, dans le quartier du Millénaire, et connu pour voir passer des toxicomanes. Il circule à bord de sa Renault Clio... des seringues, pleines de leurs doses de cocaïne, plantées dans l'avant-bras gauche, une troisième dans la main droite ! Apercevant le gyrophare, Ali panique. Et entame, à partir de là, un dangereux rodéo urbain pour tenter de semer l'équipage des policiers. Ainsi, entre Port-Marianne et Antigone, il va, à plusieurs reprises, manoeuvrer de manière aléatoire, effectuer des marches arrières, percuter la voiture de la Bac... Jusqu'à se retrouver bloqué par le trafic et les renforts envoyés du commissariat. Enfermé dans l'habitacle, il ne sortira de celui-ci que de force et après que les fonctionnaires ont brisé, à coups de tonfa (matraque de défense), les deux vitres latérales avants de l'automobile.
Mais, là encore, Ali va à trois reprises piquer l'un des fonctionnaires avec une seringue. Bref, autant d'actes inconsidérés pour Me Seita-Redon, le conseil des policiers. Et l'auxiliaire de justice de rappeler que l'agent "piqué" « devra encore attendre plusieurs mois et subir plusieurs tests avant de savoir s'il a été ou pas contaminé. Et, le jour des faits, nous étions à une heure de pointe et sur une route fréquentée. On doit à l'habileté des policiers une interpellation sans dommages collatéraux. » De son côté, le ministère public ne dit pas autre chose : « Quand on fonce, délibérément, sur des fonctionnaires de police, il y a une volonté de porter atteinte à des personnes ! » Mais pour Me Landat, c'est sans doute la situation de son client qui l'a poussé à agir ainsi. Et l'avocat d'expliciter son propos : « Il faut aller au-delà de l'émotion suscitée par ce dossier en le dépassionnant. Le rodéo ? Ce n'était pas pour échapper aux policiers mais pour avoir le temps de s'injecter ses doses. Il s'agit d'un toxicomane grave. Il a eu une crise d'hystérie causée par l'absorption de ce produit. Au moment des faits, il était prêt à tout pour son "shoot". »
source : Midi Libre (1er juillet 2008)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire