Une affaire de violences, outrage et rébellion était examinée hier lors d'une audience à juge unique. Sur le banc des victimes trois policiers biarrots, deux autres étant excusés. À la barre, deux hommes d'une petite trentaine d'années, interpellés un soir de février dernier, vers 22 h 30 dans le secteur du Régina, à Biarritz. Ils racontent ne pas avoir compris qu'ils avaient à faire à des policiers. L'un et l'autre disent qu'ils ont vu des gens les agresser. Mis KO, quasiment sur le coup, ils ne se souviennent plus du reste.
Ils reconnaissent qu'ils étaient ivres mais nient les violences sur les policiers. Les antécédents judiciaires du plus âgé sont rappelés. Pour lui, c'est à cause de ces « arriérés » que les policiers se sont acharnés. Son copain parle de « passage à tabac ». Ils ont porté plainte.
Les policiers sont invités à relater les conditions de l'interpellation : ils sont trois lorsqu'ils tombent sur ces deux-là, ivres et tentant de monter dans des voitures qu'ils stoppent en ce couchant en travers de la chaussée. Il faudra le renfort de trois autres fonctionnaires pour mettre les deux interpellés dans la voiture de police.
En délibéré.
Les certificats d'Interruption Temporaire de Travail vont de 3 à 10 jours. Sachant que le nombre de jours d'ITT donne une indication sur la gravité des blessures et, par là-même, sur la sanction, l'avocat de l'un des prévenus, Me Cocoynacq, s'est appliqué à démonter les jours accordés en fonction des blessures annoncées. Il y oppose les photographies des hématomes de son client.
Le procureur note que les prévenus contestent tout... Face à leurs dépositions, la parole d'agents assermentés qui risquent la qualification de « crime » s'ils produisent des faux. Il réclame un an de prison ferme pour le plus âgé et mandat de dépôt immédiat puisqu'il s'agit de violences en récidive. Six mois sont requis pour le deuxième. Réponse le 22 juillet, date à laquelle a été fixé le délibéré.
source : Sud Ouest (25 juin 2008)
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