Deux nuits de suite, le commissariat de Champigny a vécu quelques échauffourées. Pétards et feux d’artifice samedi soir, cocktails Molotov dans la nuit de dimanche à lundi, une agitation qui n’a occasionné que très peu de dégâts et n’a pas fait de blessé, mais pour laquelle neuf jeunes gens ont été interpellés, samedi soir.
L’origine n’a pas encore été précisément déterminée, mais la police écartait un quelconque lien avec la création de la nouvelle BST (brigade spécialisée de terrain).
Samedi soir, en milieu de soirée, vers 22h30, une vingtaine de jeunes gens convergent vers le commissariat de police, situé place Rodin à Champigny. « Des pétards et des feux d’artifice ont été lancés en direction du commissariat », constatait le lendemain, le préfet du Val-de-Marne, Pierre Dartout, venu sur place. Après une course-poursuite, neuf jeunes étaient interpellés et confiés à la sûreté territoriale et placés en garde à vue. Et dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h30, un nouveau « coup de chaud » s’est produit. « Cinq ou six jeunes ont jeté des cocktails Molotov en direction du commissariat, confie une source proche de l’enquête. Par chance, certains se sont éteints, d’autres l’ont été par l’intervention des policiers présents. Seule une voiture administrative a été légèrement endommagée. » Après ces dernières exactions, aucune interpellation n’a été réalisée.
« Un mauvais jeu de gamins »
Pour la municipalité, « dans le quartier, il se disait que c’était davantage un mauvais jeu de gamins qu’une quelconque protestation à l’égard de la nouvelle unité de police ». « Ces faits sont répréhensibles, mais ils ont été largement déformés et surmédiatisés pendant tout le week-end, déplorait le maire communiste, Dominique Adenot, hier après-midi. Ce qui a été dit n’a rien à voir avec la réalité. Il faut que cela cesse, la jeunesse, les habitants du Bois-l’Abbé et la ville n’auraient rien à gagner d’un enchaînement de provocations et de violences. Nous appelons les jeunes au calme, nous demandons aux parents de rester vigilants et aux médias de se garder de toute surenchère. L’été commence, il y a mieux à faire pour la vie et le bien-être de tous. »
« Prendre des policiers et un commissariat pour cible n’a rien d’anodin, estimait Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministre de l’Intérieur, si davantage de présence policière gêne les délinquants dans leur trafic, c’est le signe de l’efficacité de la politique contre la délinquance. » Du côté des syndicats, Alliance-Police nationale réfutait, hier, à l’issue de l’enquête, tout lien avec la nouvelle BST. L’Unsa-Police, de son côté, continuait à dénoncer « l’aisance de certains jeunes à s’attaquer à un commissariat avec pour simple prétexte leur opposition à la création d’une patrouille anti-trafics ».
Sur les neuf jeunes gens interpellés samedi soir, quatre mineurs ont été libérés dès dimanche avec une convocation devant le juge des enfants, à laquelle ils ne se sont pas rendus hier. Sur les cinq restant en garde à vue, quatre ont été libérés hier après-midi; leur dossier a été classé sans suite. Un majeur a été déféré au parquet pour dégradations.
source : Le Parisien (05 juillet 2011)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire