Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




mercredi 13 juillet 2011

Aix-en-Provence (13) : Braquage du Pasino - le policier blessé témoigne

Sébastien a été blessé le 26 juin dans l'attaque du casino d'Aix. Décoré hier, il se confie. 15 autres policiers ont été récompensés.

Ce sont tout sauf des cow-boys. Ils sont juste animés de l'envie de faire simplement leur métier. Celui de policier. Simplement mais totalement. Et cela, pour rien au monde, ils ne voudraient en être privés.

Car c'est bien leur vie qu'ils ont failli perdre il y a quelques jours. Pour trois d'entre eux, affectés à la Brigade anticriminalité (Bac) d'Aix-en-Provence, quand ils sont appelés, le 26 juin dernier, à intervenir sur le braquage du "Pasino", le casino d'Aix, ils savent que des malfaiteurs viennent de braquer l'établissement. Ils ont été alertés par un policier en civil qui a donné l'alerte. Ils ne savent pas que les cinq auteurs présumés, lourdement armés, ne vont pas hésiter à leur tirer dessus.

Sébastien, un brigadier de 34 ans, reçoit aussitôt deux impacts de kalachnikov au bras gauche. Il s'effondre. Hier, dans la cour de l'hôtel de police de Marseille, il a accepté de nous raconter ce moment. Ce jour-là, il était en mission avec Patrice, 42 ans, l'homme qui a riposté pour protéger ses collègues, brigadier lui aussi, et Fabien, 37 ans, le chauffeur. Les trois hommes ont reçu hier, des mains du préfet de région Hugues Parant, la médaille de bronze pour acte de courage et de dévouement.

"Quand on est arrivés sur place, on s'est fait tirer dessus,se souvient Sébastien. J'ai entendu les balles qui sifflaient au-dessus de nos têtes comme dans un feu d'artifice. On n'a pas vraiment eu le temps de réagir."

Encore deux éclats dans le bras

Tandis que les malfaiteurs parviennent à prendre la fuite, Sébastien, lui, est conduit aux urgences de l'hôpital par ses collègues. "Le matin même, je suis passé au bloc opératoire. Ils m'ont retiré un éclat, j'en ai encore deux dans le bras qui devraient, paraît-il, se résorber."

Le policier, qui compte bientôt treize ans d'exercice, dont deux ans à Aix, se refuse à parler de la peur au quotidien. Il lui préfère le mot de "stress". "Il y a le stress qui paralyse et le stress qui vous donne des ailes. Nous, ça nous donne plutôt des ailes. On n'a pas le temps d'avoir peur." Et le fonctionnaire, sans forfanterie, de glisser : "On a fait notre travail". Il n'en attend aucune gloriole. La police de terrain est oeuvre d'humilité quotidienne. Mais il ne nie pas que la médaille, "c'est important". "J'ai encore plus envie de servir qu'avant," insiste-t-il. Comme pour dire aux autres, ceux qui parfois douteraient, que "le métier", avec ses exigences et ses rudesses, reste fait de noblesse de l'âme.

Sébastien a bénéficié d'un arrêt de travail d'un mois. "On m'a enlevé les fils de ma blessure hier. Il va falloir que je me remuscle un peu", glisse-t-il à ceux de ses collègues qui viennent le réconforter. À 10 cm près, c'était le coeur qui était touché. Et pour une fois, le hasard policier a bien fait les choses. Il a été du côté de la vie et de ceux qui se battent au service de l'intérêt général.

Patrice, son collègue qui a riposté aux tirs des malfaiteurs, y voit un coup du destin. "On n'a pas trop choisi le moment. Ce sont les circonstances qui ont choisi pour nous. Depuis, on n'a pas spécialement la boule au ventre. On fera juste attention dorénavant de rentrer sans blessé.…" L'humour conjugué au présent de l'indicatif policier. La meilleure arme contre l'adversité.

source : La Provence (13 juillet 2012)

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