Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




vendredi 28 décembre 2007

Evreux (27) : Inauguration de la Place Gilles Roche

Le nom du Lieutenant Gilles ROCHE vient d'être donné à une place de la ville d'Evreux. Je reproduis ici la déclaration faite par le Ministre de l'époque lors de ses funérailles

Déclaration de M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur, en hommage à Gilles Roche, lieutenant de police assassiné dans l'exercice de ses fonctions, Evreux le 10 mai 2001.

Mesdames et Messieurs,
C'est le coeur rempli d'une émotion intense et profonde, et d'une extrême tristesse, que nous sommes réunis aujourd'hui pour honorer la mémoire du lieutenant de Police Gilles ROCHE, victime d'un assassin le 7 mai à Evreux, alors qu'il intervenait, avec un de ses collègues, dans l'accomplissement de sa mission de sécurité publique.
Mes premières pensées se portent vers vous, Madame Catherine ROCHE, et vers votre fille Héléna , qui, à quatre ans et demi, vient de perdre son père.
Notre émotion très vive, notre attention se porte aussi vers vous, Madame ROCHE, sa mère, et vers vous, Monsieur ROCHE, policier comme votre fils à EVREUX. La perte d'un enfant est toujours inacceptable et révoltante.
Enfin je pense à Alexandre, son frère, qui a, lui aussi, choisi la profession de gardien de la paix.
A tous, je veux exprimer mon affliction, et vous dire combien je m'associe à votre douleur.
Je vous présente, au nom du Premier ministre, Monsieur Lionel JOSPIN, au nom de l'ensemble du Gouvernement et en mon nom personnel, et aussi au nom de toute la police nationale, mes condoléances les plus attristées et le témoignage de notre profonde compassion.
Soyez assurés, dans ces instants douloureux et cruels, qu'aucun mot ne peut exprimer, du soutien et de la solidarité de la Nation tout entière, du soutien et de la solidarité de tous les policiers qui s'unissent à cet hommage et qui observent, en ce moment même, à travers toute la France, une minute de silence et de recueillement.
Soyez assurés aussi du respect de nos concitoyens pour le courage et l'abnégation dont votre fils a fait preuve, et de leur sollicitude à votre égard.
J'ai également une pensée particulière pour le sous-brigadier Roger DEBOGES, qui était au côté de Gilles ROCHE la nuit de ce drame et qui a été blessé.Je salue son courage et lui adresse mes v¿ux de rétablissement.
J'exprime à Monsieur le Préfet de l'Eure, à Monsieur le directeur départemental de la sécurité publique, aux commissaires, aux officiers, aux gradés et gardiens de la paix, aux adjoints de sécurité et tout particulièrement aux policiers et aux personnels du commissariat d'Evreux, le témoignage de toute ma sympathie.
Je partage leur sentiment d'effroi et d'indignation. Je partage leur consternation.
L'assassinat qui a coûté la vie à Gilles ROCHE ne restera pas impuni et doit être sanctionné, à la mesure de son horreur, par la justice.
La mort paraît plus injuste et plus intolérable encore quand elle frappe un homme jeune : Gilles ROCHE était âgé de, seulement, 29 ans. Il menait une vie de famille riche et en plein devenir et poursuivait une carrière qui s'annonçait longue et très prometteuse.
Jeune homme dynamique, Gilles ROCHE, avait trouvé, à l'image de vous, Monsieur William ROCHE, son père, sa vocation au sein de la police nationale, comme en atteste son remarquable parcours professionnel. Il a exercé, tout d'abord, à partir d'août 1990, les fonctions de policier auxiliaire à GARCHES, dans les Hauts-de-Seine.
Ayant obtenu avec succès le concours de gardien de la paix, et après avoir suivi une excellente scolarité à l'école de Police de Saint-Malo, il était affecté en août 1992, au commissariat de Mantes la Jolie dans les Yvelines, un poste difficile, où ses qualités humaines et professionnelles faisaient l'unanimité tant auprès de ses collègues que de sa hiérarchie.
Il s'illustrait notamment par son incessante activité dans la lutte contre la délinquance, qui lui avait valu d'être sérieusement blessé lors d'une interpellation en avril 1994.
Muté le 1er février 1995 au commissariat de LOUVIERS, dans l'Eure, son énergie, son volontarisme, son engagement professionnel, étaient toujours dignes d'éloges.
Le 1er septembre 1999, il était affecté à la circonscription d'EVREUX, où il assurait, au sein de la brigade de nuit, la sécurité nocturne de ses habitants.
Sa pondération, son efficacité, sa courtoisie, mais aussi son dynamisme et sa volonté d'offrir toujours le meilleur de lui-même, lui ont permis de donner autour de lui une belle et généreuse image de la police nationale.
Gilles ROCHE, par l'enthousiasme qui l'animait au service de la sécurité de nos concitoyens, incarnait ainsi parfaitement l'élan nouveau impulsé par les femmes et les hommes qui bâtissent une police nationale plus moderne, plus forte, encore plus proche de nos concitoyens.
Au-delà de notre accablement, de telles épreuves nous imposent de puiser en nous l'énergie nécessaire pour combattre encore toutes les formes de violence.
Le sacrifice de Gilles ROCHE ne peut rester vain : il doit rappeler à nos concitoyens combien il faut d'altruisme et de courage, pour exercer au quotidien des missions qui, même sous l'apparence la plus banale, peuvent dissimuler les plus grands dangers.
Je pense aussi tout particulièrement au brigadier de police Charles DROUAT, mortellement blessé, hier après-midi, sur la commune des Abymes, en Guadeloupe, alors qu'il venait, en compagnie de deux de ses collègues, d'interpeller un détenteur de stupéfiants.
Ces disparitions tragiques doivent faire prendre conscience qu'il est beaucoup demandé à la police et que, si celle-ci est la garante de la liberté, de la cohésion sociale et de la démocratie, c'est parfois au prix de la vie de ceux qui la servent. Les drames trop nombreux qui l'ont endeuillée récemment nous rappellent cette terrible réalité et la reconnaissance qui est due à ces femmes et à ces hommes au premier rang desquels se trouvent les gardiens de la paix, en première ligne pour assurer la sécurité, la tranquillité de tous, mais aussi en première ligne face à tous les risques.
Aussi les Français doivent-ils soutenir, dans ces circonstances douloureuses comme au quotidien, leur police nationale, et témoigner à tous ses fonctionnaires, la considération, le respect et la gratitude auxquels ils ont droit.
Ils doivent enfin savoir que la police nationale ne peut mener seule ce combat pour la sécurité. Son action doit être portée, amplifiée et relayée par l'ensemble du corps social et des institutions.
Il ne saurait y avoir, avec ces nouveaux drames, une quelconque résignation à la fatalité. Notre démocratie ne peut s'y résoudre quand elle est ainsi atteinte, par la mort d'un de ses défenseurs. C'est à une prise de conscience, à une réaction collective que la disparition tragique de Gilles ROCHE nous appelle aujourd'hui.
La Nation et le peuple français doivent aujourd'hui hommage et reconnaissance à Gilles ROCHE, qui leur a fait don de sa vie et de sa jeunesse.
La citation à l'ordre de la Nation, la croix de chevalier de la légion d'honneur, la médaille d'honneur de la police nationale, la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement, qui viennent de lui être décernées à titre posthume, attestent cette reconnaissance. La promotion dans le corps des officiers, au grade de lieutenant, est la marque de notre respect.
Me faisant l'interprète de tous ceux qui assistent à cette cérémonie, ou qui s'y associent par la pensée, je m'incline respectueusement devant le lieutenant Gilles ROCHE. J'exprime toute mon estime aux fonctionnaires de la police nationale.
Je vous assure enfin, Mesdames, Messieurs, des sentiments de respect et d'attachement que vous portent tous les citoyens de notre pays.
Le souvenir de votre époux, fils et frère ne s'effacera pas de nos mémoires. L'exemple qu'il a été pour tous ses camarades, le sacrifice qu'il a fait de sa vie, resteront à jamais dans nos mémoires et dans nos coeurs.

4 commentaires:

Unknown a dit…

11 années sont passées... Nous n'avons pas oublié. Les actualités nous rappellent sans cesse combien ce métier est dangereux, combien cela s'aggrave..

Héléna a grandit, ses petites soeurs aussi, la vie se poursuit...

Malgré tout, combien d'autres encore y laisseront leur vie, avant que l'autorité des policiers ne soit respectée, et non plus remise en cause par tant de voyous sans scrupules!

Combien de familles détruites avant que l'on ne laisse plus les représentants de l'ordre être montrés du doigt quand une intervention tourne mal..

Gilles Roche partit comme tant d'autres, pour rien. Quel gâchis !!!

Nico35 a dit…

Ca va faire 13 ans Gilou...
13 ans que tu es parti.
On n't'oublie pas copain.

Rien ne change, et rien ne changera, la justice restera toujours trop laxiste pour prendre les bonnes décisions et dissuader qui que ce soit de faire ce genre de chose. Bref.

Bises bretonnes champion !

Unknown a dit…

Ça fait 15 ans. J'ai envie d'arracher cette putain de pierre près du feu tricolore.
15 ans plus tard, c'est vous qui tuez le peuple pour rien. Tous les policiers méritent la mort. Ils ont cessé d'avoir une vie pour devenir des sousmerde du gouvernement.
15 ans seulement parce que je me rappelle même que ton collègue resté sur place avait été sanctionné pour ça.
Vous défendez les plus faibles : le gouvernement. Le pouvoir est chez nous et si vous pensez pouvoir tuer la rébellion en ôtant des vies, vous vous êtes fait abusés par "le pouvoir" des armes

Unknown a dit…

19 ans...