Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




samedi 29 décembre 2007

Cognac (16) : Trois mois pour avoir menacé de mort un policier

Il était «énervé», Laurent, un grand gaillard de 38 ans. Sa femme venait d'être jugée, accusée de rébellion et d'outrage par un policier du commissariat de Cognac. C'était suffisant pour l'énerver, mais ça ne justifiait pas d'aller provoquer le fonctionnaire, en civil, en train de faire ses courses dans un supermarché de la ville, la semaine dernière. Ils se sont rencontrés au rayon poissonnerie. «C'est l'autre bâtard du commissariat de Cognac», a expliqué, tout en finesse, Laurent à son fils et au petit cousin qui l'accompagnaient. Le policier n'a rien répondu. Mais il a bien senti qu'il était pisté entre les linéaires. D'ailleurs, il a de nouveau été abordé aux légumes. «T'es bien du commissariat de Cognac? Tu vas payer, de toute façon. Je vais te faire la peau.»
Jugé en comparution immédiate hier après-midi au tribunal correctionnel d'Angoulême, Laurent a la mémoire qui flanche un peu. «Au pire, j'ai peut-être insulté. Mais "faire la peau", j'ai pas souvenir.»
«Tout ce qu'il veut, c'est que cela cesse et il ne demandera qu'un euro de dommages-intérêts». Lionel Béthune de Moro s'est fait l'interprète de son client policier pour «faire retomber la pression».
«Plusieurs jours après, c'est mûrement réfléchi. C'est grave.» Stéphanie Veyssière, la procureure, ne mâche pas ses mots et rappelle les textes. «Depuis 2003, pour des menaces de mort à une personne dépositaire de l'autorité publique, il encourt cinq ans.» Elle n'en a réclamé qu'un, avec un mandat de dépôt à la clé. «Soyons raisonnables. Revenons à de plus justes proportions», a dit Bernadette Thibaud-Descamps, l'avocate de Laurent, qui a parcouru la biographie de son client. Un homme pas méchant, dont le casier judiciaire ne rapporte qu'une condamnation pour un travail dissimulé, quand il faisait un peu dans la ferraille. Le tribunal n'a pas fait de l'affaire un exemple. Six mois, dont trois avec sursis. Un euro de dédommagement et pas de mandat de dépôt. Juste un sérieux avertissement.

source : La Charente (14 décembre 2007)

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