Un teint d'enfant, une attitude adolescente, un regard dur. Hasard du calendrier, Farid a passé l'après-midi de son dix-neuvième anniversaire au tribunal de grande instance de Châteauroux, hier. Le jeune homme était accusé de violences, menaces de mort et rébellion. Des faits commis contre un policier.
Au cours de l'audience, se dessine le portrait d'un jeune Castelroussin au parcours chaotique. Huit mentions au casier judiciaire pour des vols et des violences ; des amendes, des travaux d'intérêt général, des sursis avec mise à l'épreuve. « Et de la prison ferme car ça commençait à faire beaucoup, ajoute la présidente Brard. Qu'est-ce qui reste dans le panel des peines ? »
Maturité
Les faits reprochés à Farid sont avérés. Le 12 avril dernier, des policiers viennent le chercher à son domicile pour une convocation du juge des enfants. Arrivé au tribunal, il hurle, se débat, profère des insultes, menace les policiers. L'un d'entre eux enroule un bras autour du cou du jeune homme pour le maîtriser. Farid le mord, « à travers le tissu épais de son blouson », insiste la procureur. Dix jours d'incapacité de travail pour le policier. Une violence en récidive pour le prévenu.
« Je suis asthmatique, j'étouffais. Les policiers m'ont menotté, ils en ont profité », justifie-t-il, blessé à l'arcade lors de l'altercation.
La procureur requiert deux ans de prison ferme ; l'avocat de Farid, « une peine raisonnable. La seule chance de mon client, c'est qu'on le laisse mûrir ».
Finalement, la présidente condamne le jeune homme à deux ans de prison ferme. « Vous êtes sur une pente descendante », lui assène-t-elle. Entouré de son escorte de policiers, Farid lance, le regard noir : « Hé, faudra pas vous plaindre quand je sortirai de prison... »
source : La Nouvelle République (02 juin 2011)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire