Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




mercredi 29 septembre 2010

La Roche-sur-Yon (85) : face à face tendu entre jeunes et policiers

Un contrôle de police a mal tourné lundi après-midi, un policier étant frappé par un jeune homme. À l'audience, les amis du prévenu sont venus en force sous le regard de nombreux policiers.
L'histoire

Ambiance électrique, hier, dans la salle d'audience du tribunal correctionnel. Un jeune homme était jugé dans le cadre d'une comparution immédiate pour violences sur un policier. Une vingtaine de ses amis assistaient à l'audience et à peu près autant de policiers en tenue ou en civil. Le jeune homme, 19 ans, sait qu'il risque gros, car il est en situation de récidive légale. Ses amis ne l'ignorent pas non plus.

La veille, une bagarre a éclaté entre lui et deux policiers de la Brigade anti-criminalité. La scène se déroule place Turgot, à La Roche-sur-Yon, lors d'un classique contrôle routier. Il est 14 h 30 et il est au volant d'une voiture. Il est pressé, il a un rendez-vous pour du travail. Problème : le jeune homme n'a plus un seul point sur son permis de conduire.

« Je le savais, reconnaît-il, mais je n'ai pas reçu la notification. » En clair, pour lui, il peut encore conduire. « Un argument fallacieux, s'agace Rozenn Laurent, substitut du procureur de la République, car cette notification, il a fait en sorte de ne jamais la recevoir. » À la barre, le jeune homme regarde le bout de ses chaussures. La version du parquet a fait mouche.

« C'est rare de se battre pour travailler »

Mais si le jeune homme est devant les juges, c'est aussi et surtout pour la bagarre. Au cours de son interpellation, il a copieusement arrosé les deux policiers de noms d'oiseaux avant de s'énerver et d'asséner un violent coup de tête à l'un des policiers. « Un geste involontaire », plaide le jeune homme. Pour lui, « c'est en se débattant », alors que les deux policiers lui avaient déjà passé les menottes, que sa tête aurait heurté le nez du policier.

À quelques pas derrière lui, la victime fait « non » de la tête. Il a des pansements sur le visage. Diagnostic du médecin : un déplacement de la cloison nasale, peut-être une fracture, et une interruption de travail de quatre jours.


Pour le parquet, cette réaction est injustifiée, y compris dans le cadre d'une recherche d'emploi. Remarque acide, au passage, de madame le procureur. « Si vous vouliez tant vous rendre à ce rendez-vous, vous pouviez emprunter les transports en commun ou bien vous faire emmener par l'un de vos amis, et ils ont l'air nombreux. »

Me Christophe Hermouet, avocat de la défense, a tenu à « relativiser les faits », rappelant qu'une enquête est en cours déterminer les circonstances de la bagarre. Il a également brossé le portrait de quelqu'un ayant envie de s'insérer professionnellement. « C'est d'ailleurs rare de voir quelqu'un se battre pour aller travailler. » Des arguments que les juges ont pris en compte.

Le parquet réclamait 18 mois d'emprisonnement dont six mois de sursis mise à l'épreuve. Le tribunal l'a condamné à un an dont huit mois assortis d'un sursis. Un jugement « d'apaisement », le tribunal n'ayant pas ordonné son placement en détention à l'issue de l'audience. Les amis du prévenu sont repartis dans le calme

source : Ouest France (29 septembre 2010)

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