Dans la nuit du 30 au 31 mai, trois jeunes se font arrêter par la police pour un contrôle d'alcoolémie. Le conducteur et ses deux passagers, tous trois alcoolisés, sont conduits au commissariat de Beauvais. Thibault, 21 ans, ressort du poste avec « l'œil éclaté, une dent cassée et des marques de chaussures au niveau de la jambe », raconte-il hors audience.
Lors de cette nuit, deux policiers sont également blessés, entraînant chacun sept jours d'ITT. Que s'est-il passé lors de cette garde à vue mouvementée ? C'est ce qu'a tenté d'éclaircir le tribunal correctionnel de Beauvais.
Thibault, 21 ans, comparaissait hier pour usage de stupéfiants, violence et outrage envers deux policiers. « C'est le trou noir, je ne me souviens plus de rien mais vu mon état, cela a du mal se passer avec vos collègues », explique le jeune homme.
« Il glissait comme une savonnette »
Au moment de la fouille de sécurité, un policier se retrouve seul face à Thibault, qui s'est assagi. Il lui ôte ses menottes : « Il s'est retourné, m'a insulté avant de me donner trois coups de poing au visage », raconte le fonctionnaire à la barre.
Les coups partent dans tous les sens, un collègue vient lui prêter main forte. Il reçoit également des coups et en esquive d'autres. Deux autres policiers viennent en renfort : « Même à quatre, on a eu du mal, il glissait comme une savonnette ». Selon les policiers, le jeune homme, hystérique, se tape la tête contre la table et la porte de la pièce.
L'avocat de Thibault a plaidé les violences policières, s'étonnant de la concordance des témoignages des quatre policiers « l'objectif étant manifestement de couvrir une erreur ». Il s'est inquiété aussi des blessures de son client, « alors même que les policiers sont formés à l'autodéfense. »
Un argument battu en brèche par l'avocat des parties civiles, évoquant uniquement « des gestes nécessaires pour maîtriser un fou furieux. » La supposée victime, n'ayant pas porté plainte, l'inspection générale de la police nationale (IGPN) n'a pas été saisie pour ces violences policières.
Les deux agents ont réclamé 2 000 euros de dommages et intérêts chacun. Thibault a été condamné à cinq mois d'emprisonnement avec sursis et devra payer 1 300 euros aux fonctionnaires.
source : Le Courrier Picard (10 septembre 2010)
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