Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a présidé jeudi à Melun la cérémonie des obsèques du lieutenant Nicolas Debarge, mort par noyade dimanche après avoir tenté de secourir un automobiliste tombé dans la Seine, en rendant hommage à un "policier exemplaire". En n'hésitant pas à plonger pour sauver la victime, Nicolas Debarge, 25 ans, en poste à la brigade anticriminalité (Bac) de Melun "a accompli un acte ultime de courage et de dévouement, un acte héroïque", a jugé le ministre.
Cité à l'ordre de la Nation comme policier "dynamique, courageux, à la haute conscience professionnelle et d'un dévouement exemplaire", le lieutenant Debarge a été fait chevalier de la Légion d'honneur. "A ceux qui critiquent de manière inconsidérée l'action policière, cet événement tragique rappelle que si l'une des missions des policiers est de lutter contre la délinquance, leur rôle est aussi, à chaque instant, de porter secours à nos concitoyens qui sont dans la détresse, souvent au péril de leur vie", a rappelé le ministre de l'Intérieur. Il "n'est jamais banal de risquer sa vie, encore moins de la risquer tous les jours, et moins encore de la sacrifier pour un autre", a-t-il dit.
"Actes de courage"
Nicolas Debarge est "le troisième policier de Seine-et-Marne tué en mission depuis le début de l'année", a souligné Brice Hortefeux, "après le commandant Jean-Serge Nérin, dans une fusillade avec des militants de l'ETA, et le commandant Patrice Point, en tentant d'arrêter des cambrioleurs". Avec ce décès, ce sont "désormais 15 policiers et gendarmes qui sont décédés en mission depuis le début de l'année 2010", a ajouté le ministre. Il a salué la famille de Nicolas Debarge, notamment sa compagne, Tiphaine, son père Jean-Marc, "brigadier-chef de police", et son frère Julien.
Brice Hortefeux a souligné "l'engagement" de Nicolas Debarge qui, en dehors de l'exercice de son métier lui ayant déjà valu "pas moins de 12 lettres de félicitations à la suite d'actes de courage, toutes décernées pour des interpellations en flagrant délit de délinquants et de criminels", était sapeur-pompier volontaire à Savigny-le-Temple. C'était "un homme complet, un homme heureux, un homme entier", a jugé le ministre et "la nation tout entière partage votre peine", a-t-il assuré à ses proches et collègues, venus lui rendre hommage dans la cour de la préfecture. "Je connaissais Nicolas, et aussi Jean-Serge Nérin décédé en mars, ça fait beaucoup, c'est dur", a confié, le visage fermé, une policière du commissariat de Melun qui a souhaité rester anonyme. Pour Stéphane, de la Bac de Coulommiers, ce décès illustre le fait que le travail de police s'exerce "toujours en insécurité et c'est de pire en pire".
source : Le Point (09 septembre 2010)
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