Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




mardi 21 septembre 2010

Charente : Les casseurs de flics de plus en plus nombreux

Vingt-huit policiers ont été blessés en intervention depuis le début de l'année. Le phénomène s'est intensifié avec l'été, sans raison véritablement identifiée. La police et la justice affichent leur fermeté.


Lionel Béthune de Moro, avocat à Angoulême, et sa consoeur Anne-Sophie Arbellot récupèrent le gros des troupes du commissariat quand il s'agit de plaider pour les victimes de violence. «Il y a une vraie recrudescence. Ce qui est inquiétant, c'est que c'est le dernier rempart.» À ce train-là, ils vont pouvoir ouvrir un cabinet secondaire à l'hôtel de police.

C'est là, au Champ-de-Mars, à Angoulême, que se confirme l'intuition des avocats. «Vingt-huit blessés depuis le début de l'année», lâche le commissaire Cédric Esson. «Et ce ne sont pas des gars qui se tordent la cheville en descendant de véhicule», précise-t-il. Uniquement des victimes de violences, avec parfois des arrêts de travail importants, pour des fractures, des entorses.

Même le père de famille

Avec des pics de tension. Quand cet été un monte-en-l'air baraqué, poursuivi sur un toit, n'a pas hésité à foncer dans le tas, à vouloir jeter un policier dans le vide. Quand un regroupement après un accident à Ma Campagne fait brutalement monter la fièvre.

Pour la police, c'est, en cumulé, 160 jours d'arrêt de travail depuis le début de l'année. Angoulême n'est pas un cas isolé. C'est l'actualité des policiers en France. Mais plutôt dans les grosses agglomérations, les quartiers vraiment sensibles. Le commissaire n'a pas d'explication à avancer. «Plutôt calme au début de l'année. Avec une recrudescence depuis juillet. C'est peut-être un phénomène de série sans explication rationnelle. Je suis policier. Pas psy ni sociologue.»

Contrairement aux idées reçues, le phénomène n'est pas cantonné aux quartiers dits sensibles. «Ce ne sont pas seulement des jeunes, pas seulement des gens socialement défavorisés. Cela touche tous les milieux.» Même le père de famille tranquille, à l'occasion d'un différend, pourrait ainsi se muer en un parfait abruti et se mettre à taper sur la patrouille. Un gardien qui intervenait dans un supermarché pour une dispute entre clients s'est retrouvé avec le bras cassé.

Pour autant, les policiers l'affirment: ils ne sont pas incités à systématiquement porter plainte à la moindre gifle. «C'est leur responsabilité, leur liberté propre», commente le commissaire Esson, qui ne leur a pas non plus transmis de consignes particulières pour les interventions. «Ils ont une formation. On a des techniques, des façons de faire. Ils ont un bagage professionnel pour éviter les dérapages, les blessures. Après, il y a la réalité du terrain. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Le seul conseil, c'est de toujours rester vigilant.»

La réalité du terrain, les policiers l'ont vue évoluer. «Il n'y a plus de respect pour l'uniforme, plus de peur du gendarme, traduit David Legland, secrétaire départemental du syndicat majoritaire SGP Unité police. Le jeu, maintenant, c'est de ne pas se laisser interpeller.»

Réponse immédiate

Pour les syndicats, la situation est «préoccupante. On aborde régulièrement le sujet avec la direction, on fait remonter au niveau régional. On attire l'attention». Y compris sur le manque de personnel et de moyens. «Même dans les cités, ils savent que si ça part en vrille, on n'aura pas forcément de renforts... Si on appliquait les consignes, il faudrait vingt-cinq véhicules en ville.»

À Angoulême, ce n'est pourtant pas faute de sanctionner. Nicolas Jacquet, le procureur, confirme: «Violences volontaires sur les forces de l'ordre: la réponse du parquet est immédiate.» C'est la comparution devant les juges, elle aussi immédiate. «C'est vraiment le genre d'acte qui conduit à une telle réponse.»

Et les consignes sont claires. «Les réquisitions du parquet sont systématiquement le placement en détention pour une durée plus ou moins longue mais pour bien marquer les choses.»

Cela sert au moins à ce que les policiers se sentent soutenus. Et d'ailleurs, ils en conviennent. Mais l'effet n'est pas immédiat sur les violents à la vue d'un uniforme. Le ressentiment d'une partie de la population facilement violente n'est pas éteint par les décisions de justice. «C'est de la provoc. Ce qu'ils veulent, c'est casser du bougnoule», lâche, en colère, un jeune homme sur les marches du palais de justice, alors que se tient à l'intérieur un procès pour outrage et menaces de mort contre un agent de la force publique. Il parle de harcèlement et d'humiliations. «C'est le pot de terre contre le pot de fer. On a perdu. Un jour, ça va déborder. Mais ils ne nous feront pas partir. On est charentais, nous.» On est loin de l'entente cordiale.

source : Charente Libre (21 septembre 2010)

1 commentaire:

usppm a dit…

Effectivement les actes de violence contre des policiers sont de plus en plus fréquents,la police nationale, ainsi que la police municipale déplorent une recrudescence de ces agissements.
Et les solutions apportées ne semblent pas appropriées à l'ampleur du problème.
Si les syndicats tentent tant bien que mal de monter au créneau, sont-ils réellement entendus ?
Doit-on encore attendre que la liste des victimes du devoir s'allonge avant que des décisions ne soient prises ?

La direction de la communication de l'USPPM.