Un millier de policiers ont assisté lundi aux obsèques de leur collègue décédé jeudi des suites de ses blessures par balles tirées par un cambrioleur. Dignité et colère contenue.
Ils ont le regard dur, plein d’une colère contenue. Ils gardent la tête haute et se montrent soudés dans cet instant difficile. Environ mille policiers ont assisté, lundi après-midi, aux obsèques de leur collègue décédé jeudi matin des suites de ses blessures. Dans la nuit du 27 au 28 novembre à Vitrolles, le policier avait été touché à la tête et à l’épaule par une rafale de kalachnikov, après une course poursuite avec des malfaiteurs, auteurs d’une série de cambriolages.
La cérémonie a débuté à 15h25 dans la cour de l’Evêché, le bâtiment abritant l’hôtel de police de Marseille, en présence du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, de la veuve du policier, de sa famille et de ses collègues du commissariat d’Aix-en-Provence.
Les yeux fixés sur les quatre écrans placés dehors, les policiers n’ont pas desserré les dents.
« Vous avez donné votre vie pour la nation. » Claude Guéant remettait au lieutenant Eric Lales les insignes de chevalier de la Légion d’honneur, à titre posthume.
« On a ouvert le feu à l’arme de guerre, on a ouvert le feu à hauteur d’homme », condamnait-il. Une délégation du commissariat de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), où travaillait Eric Lales avant d’être muté dans les Bouches-du-Rhône au sein d’une brigade anti-criminalité (BAC), ainsi que de nombreux élus étaient également présents.
Le cercueil du lieutenant Lales était porté par ses collègues de la BAC d’Aix-en-Provence en tenue.
Silencieux et déterminés
« L’engagement en BAC n’est pas un engagement anodin, soulignait le ministre de l’Intérieur, ils interviennent en première ligne. » Dehors, des motards et des équipages BAC venaient d’interrompre leur service pour rendre hommage à leur collègue. « Nous ne cherchons pas la vengeance, poursuivait Claude Guéant, nous sommes déterminés à la justice. »
Toujours les yeux rivés sur les écrans, pas un mot n’est prononcé, les visages restent impassibles. « Justice pour Eric Lales, justice pour sa famille mais aussi justice pour la France », continuait le ministre. Une compagnie de soutien à la police de proximité se joignait alors aux collègues massés dehors. Sans bruit.
Hugues Parant, le préfet de région, avait remis la médaille d’or pour acte de courage et de dévouement à Eric Lales. Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, avait apposé sur son cercueil la médaille d’honneur de la Police nationale.
Et si Claude Guéant rendait compte de « l’émotion de la nation toute entière », les policiers rassemblés dehors mêlaient à cette émotion une colère qui ne s’apaisera pas, même avec l’interpellation des tireurs.
Il y avait hier les autorités ministérielles dans la cour de l’Evêché, et les policiers de terrain dignement massés à l’entrée.
source : La Marseillaise (13 décembre 2012)
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