Excédé par un embouteillage, le directeur d'une entreprise de pompes funèbres a forcé un barrage. Il a traîné derrière lui un policier sur 20 m.
Le directeur d'un établissement de pompes funèbres a été déferré hier après-midi devant le procureur adjoint de Versailles. Cet homme de 34 ans a été interpellé lundi, en début d'après-midi, à Versailles, pour avoir traîné, alors qu'il était au volant de sa voiture, un CRS sur une vingtaine de mètres. Le fonctionnaire, légèrement blessé à la hanche droite, s'est vu prescrire trois jours d'interruption totale de travail (ITT).
Vers 13 h 30, le centre-ville est quadrillé par les forces de l'ordre. Les parlementaires se réunissent en congrès au château. Les manifestants de tout bord circulent et se regroupent devant le monument.
« Le collègue a couru à côté de la voiture, il tapait sur l'habitacle »
Les artères de contournement sont rapidement saturées. Les klaxons retentissent. Un conducteur arrive avenue des Etats-Unis. Les motards CRS font la circulation et obligent les véhicules à éviter le château.
Le chauffeur baisse sa vitre et fait savoir qu'il a besoin de passer pour rejoindre son lieu de travail. Malgré le refus du policier, l'automobiliste s'engage dans la rue Montbauron.
Le policier tente de stopper la voiture et sa main se coince entre la fenêtre, le siège et la ceinture de sécurité. « Pendant 20 m, le collègue a couru à côté de la voiture, il tapait sur l'habitacle », se souvient un autre fonctionnaire.
Finalement, le policier s'accroche à un poteau et parvient à se dégager. Le chauffard prend la fuite. Mais grâce à l'immatriculation, il est retrouvé quelques minutes plus tard dans son bureau. Aussitôt arrêté et placé en garde à vue au commissariat de Versailles, le directeur ne fait pas profil bas. « Il affirme qu'il était pressé, révèle un enquêteur. Il soutient également qu'il n'a pas vu le collègue accroché à sa voiture. » Une version contestable pour les policiers.
Inconnu des services de police et de la justice, le suspect pourrait bénéficier de la procédure du plaider-coupable. Le parquet devait prendre une décision tard hier soir.
source : Le Parisien (07 février 2008)
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