Sa poitrine porte encore la marque de la morsure. Le coup de dents lui a arraché un petit morceau de chair. Ce brigadier du commissariat de police de Béziers conserve un souvenir douloureux de la garde à vue du prévenu. Sa collègue, une jeune auxiliaire de police, a reçu, elle, un coup de poing à l'oeil.
L'interpellation du jeune homme de 24 ans se fait sans trop de fracas, le 21 août dernier. On le soupçonne d'avoir volé de l'argent et un portable dans un domi cile. On lui notifie ses droits. Mais une fois au commissariat il commence à s'énerver.
« J'avais un peu bu et on m'accusait d'un délit que je n'avais pas commis, je n'accepte pas d'aller en prison pour quelque chose que je n'ai pas fait » , explique le prévenu, présenté, hier, devant le tribunal correctionnel, en comparution immédiate.
Le policier tente de le mettre dans la cellule de garde à vue, l'autre se rebelle, ils roulent par terre. dans la bagarre, le policier sent les dents au-dessous du sein. Sa consoeur essaie de saisir le bras du prévenu, elle reçoit un uppercut.
« Si je l'ai fait, c'est involontaire » , se justifie l'agresseur. « Vous avez l'air de trouver votre comportement normal » , s'agace Claire Ougier, présidente du tribunal.
L'expert psychiatre ne relève pas d'anomalie mentale chez l'individu mais note sa très forte impulsivité, sa faible capacité à se maîtriser et conclut à une dangerosité. Son casier ne fait que renforcer l'analyse défavorable : six condamnations pour vol avec violence, violence dans un établissement scolaire, violation de domicile et violences sur des parties civiles, violences sur personnes chargées d'une mission de service public, en l'occurrence un chauffeur de bus et un employé SNCF...La partie civile constituée par les deux policiers demande 1 500 € et 2 000 € de dommages et intérêts.
« La photo de la morsure m'a choquée, plus impressionnant qu'un coup de poignard», s'émeut le parquet qui requiert la peine plancher pour le récidiviste, soit un an d'emprisonnement et une interdiction de séjour pour le prévenu, déjà suivi par un juge d'application des peines des Sables-d'Olonne.
« Tout cela est l'aboutissement d'un sentiment d'injustice, plaide Me Zerby, pour la défense, ce n'est pas un mangeur d'hommes, il a mordu dans le feu de l'action, il n'est pas asocial, cherche du boulot ici, ne refusons pas les gens qui veulent travailler ».
Le prévenu a été condamné à un an d'emprisonnement avec maintien en détention. Il devra régler 1 000 € et 500 € aux parties civiles.
source : Midi Libre (26 août 2008)
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