Ce dossier illustre de manière frappante combien le métier de gardien de la paix peut être parfois difficile. Intervenus lundi pour interrompre une rixe entre riverains, des policiers ont été pris à partie et frappés par des protagonistes de la bagarre qui n'ont pas apprécié d'être dérangés. Deux frères terminent à l'ombre, le troisième s'en sort avec du sursis.
Lundi 17 h 20, dans le quartier du Pile à Roubaix. Une rixe opposant une quinzaine de personnes est signalée sur les ondes de fréquence police. Un équipage intervient aussitôt. À leur arrivée, les agents constatent que des individus sont en train de passer à tabac un homme, qui est d'ailleurs à terre.
Les policiers tentent de porter secours à la victime. Mais ils ne sont pas les bienvenus. Des insultes et des menaces fusent du groupe des assaillants qui comprend aussi quelques femmes. « Ils ont dit qu'ils allaient le tuer et que ce n'était pas notre affaire », racontent les gardiens de la paix. Deux d'entre eux, des jeunes adjoints de sécurité, vont être atteints par des coups de poing. D'autres sont repoussés. L'arrivée des renforts provoque une rafale d'interpellations. Après recoupements et témoignages, trois frères sont finalement placés en garde à vue. L'un d'eux, Abdelkrim Djebli, 21 ans, a été identifié grâce au cocard d'un magnifique bleu camaïeu qu'il porte à l'oeil gauche.
À l'audience, les trois frères contestent avoir frappé les policiers. « J'ai juste essayé de séparer ceux qui se battaient », assure Hakim, 34 ans. « Je tenais mon père pour le ramener à la maison », complète Youssef, de quatre ans son cadet. Quant au petit frère, il admet juste s'être battu avec la victime. « L'oeil au beurre noir, il me l'avait fait samedi. » De cette embrouille, la procureure a pourtant fait sa religion. « J'aimerais qu'on sorte de cette audience en étant certain que l'on soit encore dans un état de droit. » Anne-Lyse Cau requiert des peines en fonction des casiers de chacun. Au final : Youssef et Abelkrim Djebli écopent de trois mois avec mandat de dépôt, Hakim est aussi condamné à trois mois mais avec sursis
source : La Voix du Nord (24 octobre 2008)
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