Deux hommes ont été condamnés hier. Le 29 avril dernier, ils avaient frappé deux policiers, à Saint-Brieuc, pour éviter l'interpellation d'une de leur connaissance.
Le dénommé Charlie cours toujours. Et pour cause. 29 avril 2010, 16h30, devant la tour numéro 8 de la rue Balzac, à Saint-Brieuc. Deux policiers patrouillant en VTT l'aperçoivent. Le jeune homme est recherché. Il a trois ans de prison à purger. Seulement, une dizaine de jeunes hommes se ruent très rapidement à son secours et bousculent les policiers. Ceux-ci se retrouvent même au sol, avant d'être frappés, par deux personnes, à coups de pieds et de poings. Conséquence, Charlie parvient à prendre la fuite. Dans les jours qui suivent, les deux fonctionnaires de police (qui se sont vus prescrire 5 et 21 jours d'ITT) étudient 69 portraits photographiques. Aucun ne correspond à l'un de leur agresseur. L'enquête rebondit grâce à une tache de sang retrouvée sur la radio de l'un des deux policiers. L'ADN est celle d'un jeune habitant du quartier, âgé de 20 ans. Sur les lieux de la rixe, les forces de l'ordre ont également ramassé ses clés. Et des enfants ont livré son nom aux enquêteurs. Enfin, un témoin souhaitant garder l'anonymat l'a formellement reconnu. Ce même témoin identifie également le deuxième agresseur: un père de famille, âgé de 30 ans, domicilié dans le quartier des Villages.
«Je n'y étais pas»
Hier, les deux hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. Malgré les charges qui pesaient contre lui, le plus jeune a nié en bloc. «Je n'y étais pas. Ce jour-là, je m'en souviens comme si c'était hier. Je m'occupais de mon petit frère qui rentrait de l'école». Un mode de défense également utilisé par le second prévenu: «Je n'étais pas sur place. Quant à Charlie, je vois qui c'est, mais je ne le fréquente pas. Pour moi, c'est un petit alcoolique. Un pauvre gars». Pour le procureur Antoine Loussot, les faits reprochés aux deux hommes sont «extrêmement graves et rares à Saint-Brieuc». «Le monde policier ne comprendrait pas que les deux prévenus ressortent libres du tribunal», poursuit le magistrat. C'est pourtant ce que décident les juges quelques minutes plus tard. Les deux hommes écopent d'un an de prison, dont six et huit mois avec sursis. Mais sans emprisonnement immédiat.
source : Le Télégramme (20 janvier 2011)
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