Deux voitures qui font la course en centre-ville, une patrouille de police qui les intercepte pour les contrôler et c'est l'escalade. Un refus d'obtempérer suivi d'une chasse à 130 km/h qui se termine par une collision frontale faisant deux blessés graves, côté police
A la base, il ne s'agit que d'une banale intervention : un contrôle de papiers suite à une infraction du code de la route. Il est un peu plus de minuit dimanche, l'équipe de nuit en patrouille prend la rue d'Isle et aperçoit deux véhicules qui font la course devant : une Peugeot 406 et une Polo.
Immédiatement, la patrouille de police actionne le gyrophare et la sirène, puis accélère et double tous les véhicules pour s'arrêter un peu plus bas, au niveau du terre-plein central. La Peugeot 406 et la Polo s'arrêtent derrière.
Les deux policiers descendent de voiture et demandent au conducteur de la Peugeot d'arrêter son moteur et de montrer les papiers du véhicule et son permis de conduire. Tandis que l'un des fonctionnaires retourne au véhicule de police pour vérifier les documents transmis, des automobilistes bloqués klaxonnent. « Le policier a donc décidé de bouger légèrement la voiture de police afin de permettre aux autres usagers de la route de doubler », explique le commissaire central David Boileau. C'est alors que la situation dérape. Le conducteur de la Peugeot redémarre sur les chapeaux de route, heurte le terre-plein et prend la fuite.
Les policiers donnent l'alerte. La patrouille canine qui arrive sur la place du 8-octobre voit le bolide passer devant elle et commence la chasse. La Peugeot 406 s'engouffre rue Léon-Blum, passe devant le Splendid et le Cinéquai a plus de 130 km/h.
Les policiers qui avaient commencé le contrôle du véhicule décident de couper par la rue Dachery, parallèle à la rue Léon-Blum, persuadés que la Peugeot en fuite va ensuite prendre le boulevard Victor-Hugo.
Mais ce n'est pas le cas, le conducteur freine brusquement, utilise son frein à main pour faire une boucle et s'engage rue Dachery.
Et c'est le choc frontal. Lorsque l'équipe canine arrive trente secondes après la collision, le conducteur et le passager de la Peugeot ont déjà réussi à s'extraire de la carcasse et commencent à prendre la fuite à pied. Ils vont être interceptés rapidement.
Les sapeurs-pompiers sont appelés, les médecins urgentistes aussi car les deux policiers sont salement amochés. Ils sont incapables de sortir seuls de leur véhicule. Tous les deux sont grièvement blessés. Le policier qui conduisait le véhicule, âgé de 33 ans, souffre d'une double fracture du péroné, son collègue, âgé de 42 ans, est plus sérieusement touché : « Etant de grande taille ses pieds ont touché le tableau de bord et tout a remonté », lâche un pompier. Le commissaire s'est rendu sur place tandis que les secours ont mis plus d'une heure à dégager le policier passager qui souffre d'une luxation de la hanche, d'une fracture du bassin et de plusieurs côtes. Il a été opéré en urgences. Une première opération qui devrait être le début d'une longue série. Le fonctionnaire devrait passer de long mois en arrêt maladie. Quant aux fuyards, tous les deux originaires de Saint-Quentin, ils ont été transportés au commissariat. Le conducteur, âgé de 41 ans, avait 1,32 g d'alcool dans le sang ; son passager, âgé de 45 ans, 2,49 g. Après avoir été auscultés par un médecin, ils ont été placés en garde à vue, le conducteur, pour conduite en état d'ivresse, refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger d'autrui ; et le passager pour complicité. Dimanche soir, si le passager a été relâché, le conducteur a vu sa garde à vue prolongée. Il pourrait être déferré ce matin devant le procureur de Saint-Quentin.
source : L'Union (02 février 2009)
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