Lundi, vers 17 h 45, à l'occasion d'une patrouille rue Voltaire à Reims, des policiers repèrent un conducteur qui démarre en trombe. Ils décident de le contrôler et à l'aide du « deux tons » et du gyrophare, lui font signe de s'arrêter. Mais l'homme n'est pas de cet avis, il poursuit sa route à toute vitesse jusqu'à la rue des Augustins, non loin de son domicile.
Rattrapé par les policiers, le conducteur refuse de donner son identité. Quand les policiers tentent de le menotter, il se rebelle et porte des coups tout en injuriant les trois fonctionnaires de police. Finalement, cinq policiers seront nécessaires pour maîtriser l'homme qui se débat copieusement. Deux des policiers auront finalement des incapacités de travail de 1 et 6 jours.
Poursuivi pour violences volontaires, outrages envers des fonctionnaires de police, rébellion et - pour couronner le tout - conduite sans permis, Lionel Escotte (39 ans) était jugé hier par le tribunal correctionnel de Reims selon la procédure de comparution immédiate. « Je suis en dépression, j'ai plein de problèmes. » s'est plaint le prévenu. « Je touche 400 euros pour ma concubine, les trois enfants et moi ». A la suite d'une électrocution qui s'est produite en février dernier, Lionel Escotte est en arrêt maladie.
Accident du travail
Son casier judiciaire ne parle pas en sa faveur puisque - comme le note le président - il porte mention de 30 condamnations « malgré les effacements automatiques dûs aux différentes amnisties ! ». Lionel Escotte, qui « regrette » les faits qui se sont déroulés lundi en fin d'après-midi, affirme que « depuis deux ans », il fait « tout pour s'en sortir ».
Le substitut du procureur de la République a requis sept mois de prison dont trois assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve avec obligation de se soigner, de travailler. Le ministère public a demandé au tribunal de placer le prévenu sous mandat de dépôt. « La conduite de Lionel Escotte a été intolérable. Aujourd'hui, il a l'air calme mais le jour des faits, il était acharné. Or les policiers ne sont pas responsables de ses problèmes personnels. ».
Me Chauveaux a mis en avant le fait que Lionel Escotte n'a « pas fait parler de lui depuis deux ans » et ses « efforts pour sortir de la délinquance, qui ont malheureusement été mis à mal par un accident du travail puis une dépression ». Pour l'avocat, le prévenu « a besoin de soutien et d'un suivi médical et social. »
Le tribunal a condamné Lionel Escotte à trois mois de prison ferme. Il devra verser 400 € de dommages et intérêts à un policier qui s'est constitué partie civile. Le tribunal a ordonné le placement en détention du prévenu dès hier soir.
source : L'Union (13 juillet 2005)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire