Au volant d'une voiture volée, un Rémois a traîné sur trente mètres un policier qui s'agrippait à lui pour le faire sortir. Le policier est blessé légèrement, l'agresseur a été écroué.
DIMANCHE 16 h 15, boulevard Foch au centre de Reims. Une patrouille de police voit passer une Ford Fiesta circulant avec la roue avant droite crevée.
Intrigué, l'équipage passe le numéro d'immatriculation au fichier des véhicules : il ressort volé.
La Ford s'arrête au feu rouge du pont de Laon. Les policiers en profitent pour l'intercepter. L'un d'eux se porte à hauteur de l'automobiliste. La scène qui va suivre aurait pu lui coûter la vie.
« J'ai ouvert la portière et saisi le poignet du conducteur », raconte le policier.
« Celui-ci a démarré. J'ai eu le temps de m'allonger dans l'habitacle pendant que le véhicule reprenait sa route. J'avais les jambes hors de la voiture. Toujours penché dans l'habitacle, j'ai porté des coups de coude au conducteur pour qu'il s'arrête. Finalement, j'ai pu saisir le frein à main et le tirer. »
Blessé à la cheville (huit jours d'incapacité totale de travail), le policier a été traîné sur une trentaine de mètres. La voiture volée s'est immobilisée au milieu d'un carrefour. Elle était conduite par Omar Chlegue, un Rémois de 19 ans non titulaire du permis mais d'un casier judiciaire déjà lourd de 18 condamnations malgré son jeune âge, essentiellement pour des vols.
Il a refusé de sortir. Il se cramponnait au volant.
Les policiers ont dû l'extraire manu militari.
Embarqué dans le fourgon, il a tenté de porter des coups de tête et a blessé au dos un deuxième fonctionnaire. Ils s'y sont mis à cinq pour le maîtriser.
D'après ses déclarations, Omar Chlegue avait trouvé la Ford Fiesta sur un parking du groupe Eisenhower à Croix-Rouge, « bien garée », « le moteur tournant », avec la roue avant droite déjà crevée. Il sait qui est le voleur, dit-il, mais a refusé de le dénoncer.
Il voulait se faire arrêter…
Jugé hier après-midi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Reims pour recel de vol, conduite sans permis, rébellion et violences volontaires à agents de la force publique, le jeune homme était défendu par Me Jean-Marc Repka.
« Son explication est curieuse. Il déclare avoir pris la voiture pour se faire remarquer des services de police afin qu'on l'aide à se réinsérer en le mettant au contact avec des éducateurs. C'est très étrange car il y a bien d'autres organismes auprès de qui on peut s'adresser avant de faire du gymkhana avec la police. »
Omar Chlegue a confirmé cette version au tribunal. Il serait même passé à plusieurs reprises devant le commissariat central avec la Ford crevée pour attirer l'attention.
S'il voulait se faire arrêter, pourquoi a-t-il redémarré en traînant le policier sur une trentaine de mètres ? Il n'a pas su répondre.
Le parquet a requis deux ans d'emprisonnement dont 18 mois ferme.
L'avocat a limité les dégâts car son client est finalement condamné à trois mois de prison auxquels s'ajoute une révocation de sursis de quatre mois, soit sept mois ferme à purger.
Son vœu est exaucé.
En prison, lui a fait savoir le tribunal, les services sociaux-judiciaires vont venir lui rendre visite.
source : L'Union (23 avril 2009)
1 commentaire:
Ça devient n'importe quoi dans ma petite ville. Le quartier Eisenhower a toujours eu cette réputation. On note au passage que, comme d'hab, les journalistes de l'Union relatent les faits remarquablement, c'est à dire sans message politique subliminal.
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