Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




jeudi 11 décembre 2003

Colombes (92) : 10 mois ferme pour avoir tiré sur des policiers

Parce que leur père venait d'être interpellé pour une banale histoire d'infraction routière, Yohann et Olivier*, deux frères de 21 et 17 ans avaient organisé une véritable expédition punitive, en scooter, rue Gabriel-Péri, à Colombes. Pilotant le deux-roues, avec son jeune frère à l'arrière, Yohann s'était rendu à fond de train sur les lieux de l'interpellation de son père. Sur place, une quinzaine de policiers entoure la voiture dans laquelle l'homme, menottes aux poignets, vient d'être installé. Soudain, les deux frères surgissent : Yohann stoppe le deux-roues à une dizaine de mètres des gardiens de la paix... Quant à Olivier, il sort tranquillement un flash-ball de sa veste et tire froidement, à deux reprises. Un projectile frôlera le crâne d'un fonctionnaire, le deuxième atteindra un policier à la jambe, lui occasionnant une sérieuse blessure et 70 jours d'interruption totale de travail (ITT).

A la barre, Yohann était seul, face à quatre policiers parties civiles, pour répondre de violence aggravée. Son jeune frère, lui, sera jugé par le tribunal pour enfants. Mais, comme il n'a cessé de le faire tout au long de l'instruction, le prévenu a obstinément campé sur ses positions, réaffirmant qu'à aucun moment il n'avait deviné que son frère allait tirer sur les policiers : « J'ai entendu boum ! Boum !... Ça m'a étonné, a-t-il expliqué. D'ailleurs, j'ignorais qu'il avait un flash-ball sur lui. » Mais les faits sont têtus, et le substitut du procureur n'a pas grande difficulté à mettre à mal la version du jeune homme : « Le prévenu nous livre une version aseptisée de la vérité... Afin d'obtenir une peine elle-même aseptisée ! lance-t-il d'emblée. Mais qui pourrait le croire ? Son frère qui se trouvait à l'arrière du scooter portait le flash-ball, d'une taille impressionnante, en bandoulière sous sa veste. Le prévenu a donc forcément senti que son passager était armé. » « La vérité, termine-t-il, avant de requérir trois ans de prison ferme à l'encontre de Yohann, multirécidiviste déjà condamné neuf fois, c'est qu'un simple contrôle routier a débouché sur une scène de guérilla urbaine ! » Le tribunal s'est montré plus indulgent, en condamnant le prévenu à 30 mois de prison dont vingt avec sursis et mise à l'épreuve durant deux ans. Il devra, en outre s'acquitter de 1 000 € au titre des dommages et intérêts auprès de chaque policier partie civile.

source : Le Parisien (11 décembre 2003)